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Dégel

« Il me restait l’ennui, il me restait l’mépris,

Enfin, que j’me suis dit, il me reste la vie.

J’ai repris mon bâton, mon deuil, mes peines et mes guenilles

Et je bats la semelle dans des pays de malheureux

Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille,

Je fais un grand détour ou bien je ferme les yeux. »

-Extrait de « Le p’tit bonheur », paroles de Félix Leclerc

Me voici au beau milieu d’une nuit d’avril, une nuit pendant laquelle je me serais attendu à ouvrir des sacs d’argent machinalement dans le cadre de cet emploi que j’occupe depuis bientôt un an.

Mais cete nuit, je ne le fais pas. Je ne l’ai pas plus fait la nuit d’avant, ni lors de celle qui a précédé, ni lors de l’autre avant.

Je n’ai travaillé qu’une seule nuit cette semaine, celle de dimanche à lundi. J’étais sur appel pour les autres, mais le téléphone n’a jamais sonné.

À vrai dire, il a sonné à une reprise, lundi matin vers 11:00. Cependant, je dormais. Le booking à l’ouvrage m’a laissé un message. J’ai rappelé, mais il était trop tard, un autre employé ayant moins d’ancienneté que moi ayant accepté le quart de travail qu’on allait me proposer.

C’est la saison morte. Je m’y étais préparé, mais jamais je ne sentais que ça allait devenir mort à ce point, tellement que je me suis remis à avoir du retard dans mes factures, consacrant mon budget prioritairement au loyer et aux autres choses essentielles de la vie.

Tout cela m’a coupé les ailes, moi qui avait commencé à reprendre le dessus après une période difficile.

Je ne me plains pas. À vrai dire oui, je le fais un peu. Mais dans le fond, l’adversité se présente parfois quand on se sent un peu trop confortables dans nos pantoufles. Normal que l’on vive parfois ces événements pour nous le rappeler.

Si les turbulences de la vie nous coupe les ailes, c’est peut-être parce qu’on ne les bats pas assez fort.

Alors, brassons la cabane! Je me remets ainsi au seul ordinateur qu’il me reste, malgré ses longues pauses et sa difficulté à s’adapter à mon rythme de frappe, et je reprends l’écriture.

C’est enfin le printemps. Les chauds rayons finissent enfin par titiller la nature qu’un hiver, même édenté par El nino, a poussé dans un long repos.

La routine métro-boulot-dodo des derniers mois m’a endormi et transformé en automate devenu muet comme une carpe. Alors, faisons comme la nature et réveillons-nous pour bâtir un nouvel été.

-30-

1 réflexion au sujet de “Dégel”

  1. Lâche pas mon grand-frère, c’est plate mais j’ai vécu un peu la même chose en janvier, pense à toi et fais les attendre les factures, tu es plus important qu’elles. Garde le moral et laisse moi savoir si je peux t’aider, ça va me faire plaisir

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