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Vol au-dessus d’un nid de coucous

Je me suis tenu tranquille sur ce blogue depuis le début de la pandémie. Il faut dire que mon travail alimentaire de nuit me gruge beaucoup d’énergie et que l’envie d’écrire en prend souvent pour son rhume. Et même si je me suis permis quelques coups de plume ici et là, ceux-ci sont souvent passés dans l’indifférence la plus totale.

J’ai appris à m’en foutre. Après tout, écrire n’est pas mon gagne-pain du moment, seulement un loisir.

Apprendre à s’en foutre, c’est aussi une des choses les plus salvatrices à faire en cette période folle où la désinformation et ses effets pervers laissent des dommages au tissu social.

Le vendredi 28 octobre dernier, vers 21h30, j’ai écrit sur Twitter à propos d’un article de Patrick Lagacé sur la nouvelle Première ministre de l’Alberta, le félicitant d’avoir visé dans le mille en rappelant les prises de positions et actions à saveur complotiste de celle qui remplace l’ancien Premier ministre Jason Kenney.

Patrick Lagacé m’a remercié d’avoir apprécié publiquement le fruit de son travail, et c’est là que le feu d’artifice complotiste a commencé. Même si près de 300 personnes ont aimé mon commentaire, j’ai eu droit à un feu roulant d’insultes de tout acabit venant de ceux, moins nombreux, qui n’ont pas aimé.

On m’a traité de mouton, de collabo, de soumis. On m’a même traité de pédant linguistique.

Pédant linguistique.

Essayez de ne pas rire en lisant ce terme. 24 heures plus tard, je m’en tape encore les cuisses.

La pédanterie linguistique consiste à corriger de façon obsessive tout ce qui comporte des fautes. Je n’ai pas corrigé personne, seulement noté à quelqu’un qu’il écrivait mal. S’il fallait que je corrige les fautes de ceux qui m’ont traîné dans la boue depuis vendredi soir, j’aurais trop de travail sur les bras pour avoir une vie.

Après tout, je ne suis pas Antidote…

Et à les voir écrire si mal, je les comprends de ne pas mettre leur vrai nom et leur vraie photo à côté de ce qu’ils écrivent. Moi aussi, je me sentirais gêné de voir mon nom et ma face juxtaposés à des choses toutes croches écrites toutes croches.

Pour eux, c’est visiblement une gloire d’être ignare et analphabète. Ce n’est pas pour rien qu’ils vénèrent Donald Trump. Ils se reconnaissent en lui.

Et depuis qu’Elon Musk a acheté Twitter, je vous gage qu’ils s’agenouillent devant leur lit avant de se coucher, question d’implorer Dieu que Musk lève la suspension qui avait été imposée par Twitter à Trump au lendemain du 6 janvier 2021.

Pour en revenir à ce qu’on m’a dit, certains ont même prédit ma mort pour mardi après qu’ils eurent trouvé un tweet dans lequel je racontais la liste de vaccins que j’ai reçus récemment.

Ils sont plusieurs à avoir aimé ces tweets pas très gentils à mon égard. Même Alexis Cossette-Trudel l’a fait!

Ça fait bientôt 48 heures que ce feu d’artifice se poursuit sur mon Twitter. Je vois le tout comme un spectacle scato-sociologique pas très beau à voir, mais nécessaire à regarder. Une bien sinistre parade qui démontre dans ses moindres détails cet engrenage sans fin qu’est celui de la désinformation et avec quelle puissance il entraîne des gens dans son sillon.

Y a-t-il quelque chose à faire? Je n’en sais rien. Après tout, les solutions simples trouvées en trente secondes pour régler des problèmes compliqués fonctionnent rarement.

Pour m’en protéger, j’ai dit plus tôt qu’il fallait apprendre à s’en foutre. En réalité, il ne faut pas tant s’en foutre. Un jour, le réel rattrapera ces gens. Et s’ils ne sont pas bien entourés, leur retour à la réalité risque de mal se dérouler.

En attendant, ces idées nauséabondes érigées en dogme ont prouvé encore une fois leur dangerosité. Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, David DePape, un individu d’origine canadienne radicalisé par les idées de la mouvance conspirationniste Qanon, s’est introduit dans la résidence de Nancy Pelosi, la présidence de la Chambre des Représentants des États-Unis, qui était absente à ce moment-ci. Son mari a été attaqué au marteau par DePape avant qu’il ne soit maîtrisé par les policiers.

Pour conclure, je vais très bien et je livrerai ma chronique hebdomadaire sur le baseball majeur mercredi en après-midi à la radio saguenéenne pendant que Patrick Lagacé animera son émission à la radio montréalaise, n’en déplaise à ceux qui prévoient ma mort prochaine.

Ce sera ma façon de les envoyer chier.

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