Peu importe où l’on magasine sur l’île de Montréal, cette expression de salutation bilingue fait toujours partie du rituel d’arrivée.
« Bonjour! Hi! »
Le rituel a de quoi agresser l’oreille de celui qui se le fait dire, mais le caissier devant nous n’a aucune idée s’il a affaire à un francophone ou à un anglophone. Après tout, ce n’est pas écrit sur notre front.
Me voici donc avec cette suggestion : que l’on popularise le terme « bonjouraille » pour qu’on se fasse croire qu’on se fait servir en français partout.
Bonjouraille par ci, bonjouraille par là. Et ça rime avec retrouvaille, par-dessus le marché!
Un mot de plus à rajouter dans nos dictionnaires, aux côtés des embauchoirs qui aiment warranter des péritoines d’australopithèque parmi tous ces milliers de mots qui existent mais dont on ne se sert pas.
Blague à part, remarquez que moi aussi je ne me servirais pas du mot « bonjouraille ». J’aime mieux me faire dire « bonjour », un mot tellement plus beau.
C’est pas demain la veille qu’on cessera d’entendre des bonjourailles adressées à nous dans les commerces de Montréal…
Séismes
La terre a tremblé récemment au Japon. Elle l’a fait aussi en Équateur. Dans les deux cas, cela a fait les manchettes.
De plus, le Journal de Montréal parlait de la menace de séisme qui pèse sur la région de Seattle et de Vancouver, une secousse qui pourrait atteindre les neuf degrés sur l’échelle de Richter et provoquer un tsunami des plus dévastateurs.
Il n’en faut pas plus pour que le petite peuple se trouve à se demander s’il y a plus de séismes que d’habitude.
Et pourtant…
Le sol tremble presque une fois par jour dans Charlevoix. Des chocs si mineurs que seuls des instruments précis peuvent les détecter.
Il y a aussi parfois des séismes d’une grande puissance dans le sud du Pacifique. Encore une fois, seuls des sismographes les ressentent, même s’ils sont à des milliers de kilomètres de l’épicentre de ces secousses qui surviennent dans des endroits peu habités. Et la plupart du temps, c’est une habitation de pingouins qui s’y trouve!
Ces événements de force différente partagent ce point en commun : personne n’en parle car ça ne tue personne ni n’endommage quelconque structure.
S’il y a des morts et des dégâts, la bête médiatique s’en délectera et profitera de cette matière première inespérée pour remplir ses journaux et son temps d’antenne.
Autrement, cela ne reste qu’un banal amusement pour scientifiques qui demeure sans intérêt pour la majorité des quidams.
Il y a toujours un séisme quelque part dans le monde. La terre est en activité sur l’ensemble de sa superficie, 99,9% du temps sans même que l’on ne s’en rende compte.
Si l’on compare le nombre de fois qu’un séisme fait parler au nombre de fois qu’un séisme survient et que personne n’en parle, on en viendrait à croire que la terre ne tremble pas si souvent que ça dans le fond…