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L’hommage à ma grand-mère que j’ai lu à ses funérailles

Un jour, Félix Leclerc disait : « Il y a trois bonnes choses dans le monde : le travail, le travail, le travail. Et c’est un paresseux qui vous le dit! »

S’il y en a une qui a bien saisi ce message, c’est Jeanne-Ida. Pour moi, c’était ma grand-mère. Pour d’autres, c’était leur mère, leur sœur, leur cousine, leur collègue, leur amie, leur confidente.

Ma grand-mère, c’était une femme extraordinaire, un exemple de courage, de détermination, de résilience. Elle a vécu un grand malheur le jour où son mari a perdu la vie dans un accident de travail. Enceinte de huit mois et déjà mère de cinq autres enfants à une époque où il n’y avait pas de CSST pour venir en aide aux familles de victimes d’accidents de travail, elle a su faire face à la crise et s’est tenue debout pour assurer à ses enfants de ne rien manquer afin qu’il puissent avoir une belle enfance malgré tout. Elle a élevé ses enfants toute seule et s’est imposé des sacrifices dans l’atteinte de ce but, ce qui fut fait grâce à une détermination hors du commun.

Ma grand-mère, c’était aussi une femme de culture, qui a su transmettre à ses enfants le goût de la lecture, de l’écriture, de l’art, de l’histoire et même de la politique. C’est une dame qui avait la langue française à cœur et qui a su nous transmettre son amour pour notre langue, que ce soit en la lisant, en la parlant bien, en l’écrivant ou en nous donnant des volées au Scrabble. Ancienne institutrice d’école de rang, elle n’hésitait pas à nous remettre à l’ordre quand nous prononcions un mot ou une expression de manière pas conforme.

Outre sa détermination, son amour de la culture et de la langue française, son héritage est aussi culinaire. Cuisinière hors-pair, on mangeait toujours très bien en sa compagnie. Et ce talent de cuisinière s’est perpétué avec les générations, puisque mes oncles et tantes sont tous doués en cuisine, et ont su nous transmettre à leur tour le goût de la bonne chère, autant dans l’art de la préparer que de la savourer.

On a beau énumérer toutes sortes de valeurs qui la caractérisaient, mais il y en a une qu’on ne doit pas oublier et qui vient cimenter toutes celles que j’ai nommé précédemment, c’est sa générosité et son amour du prochain. Dame d’implication sociale, elle a été de celles qui ont contribué à la naissance du Groupe d’action communautaire de Falardeau, à cette époque où l’organisme avait élu domicile de façon temporaire dans le sous-sol de la maison de ma marraine. Son parcours riche pourrait faire l’objet d’une biographie qui toucherait sans doute les lecteurs de partout.

Maintenant, nous voici réunis pour lui dire un dernier au revoir. Comme la peintre qu’elle était, Jeanne-Ida a fait de sa vie une œuvre incontournable qui jamais ne cessera d’illuminer et d’inspirer nos cœurs et nos mémoires.

Si nos larmes témoignent de la douleur que nous ressentons à l’idée que nous ne la reverrons plus, j’aimerais que nous l’applaudissions. Même si nous ne lui dirons jamais assez merci, j’aimerais quand même qu’on célèbre sa vie en l’applaudissant au moins pour lui dire merci d’une seule voix.

Ne m’applaudissez pas, mais applaudissez plutôt Jeanne-Ida.

Merci!

Jean Tremblay
Église de St-Honoré,
samedi 5 mars 2016.DSC_0350

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