Blogue au thon

Fugue dans le métro de Paris

S’il y a une chose qui m’a tout de suite fasciné à Paris, c’est son réseau de métro. Pas trop cher et rempli d’histoire, il peut nous amener facilement n’importe où dans la capitale française.
Pendant mon séjour de deux semaines il y a deux ans, mes déplacements se sont tous faits en métro et en RER, cet équivalent parisien des trains de banlieue qu’on trouve ici à Montréal, qui pénètre aussi sous terre et qui agit comme un réseau de métro complémentaire.
En arrivant à Paris, mon premier contact avec le transport en commun s’est fait aussitôt sorti de l’aéroport, alors que moi et mon frère avons emprunté l’Orlyval, ce train automatisé qui relie l’aéroport d’Orly à la gare de RER d’Antony, avec laquelle nous sommes allés jusqu’à la station de RER Châtelet-Les Halles, où nous devions prendre le métro. Mon frère demeurant à Levallois-Perret, une banlieue située au nord-ouest de Paris, il nous a fallu changer de ligne à deux reprises pour nous rendre à la station Anatole-France, sur la ligne 3 du métro parisien, à quelques minutes de marche de l’endroit où mon frère demeurait et qui a été mon pied à terre pendant mon voyage.
Chaque journée de ce voyage débutait de la même façon. Je quittais l’appartement de mon frère pour aller m’acheter ma passe quotidienne de métro, qui me coûtait huit euros. Pour ce prix aussi modique, je peux me déplacer à ma guise partout dans la ville. C’est d’ailleurs en me fiant à la présence de stations de métro que j’ai pu me faire des repères dans cette grande ville. J’y débarquerais de nouveau demain matin et je m’y retrouverais sans difficulté, un peu comme si j’y avais toujours vécu.
Contrairement à Montréal, le métro parisien n’est pas exclusivement dans le sol. Il en sort parfois. En voulant revenir chez mon frère alors que j’étais à Montmartre, le long de la ligne 2, j’ai décidé d’emprunter cette ligne vers un point plus à l’ouest, où celle-ci allait croiser de nouveau la 3, juste pour le plaisir de vivre au rythme des Parisiens. C’est là que le métro de Paris m’a montré une de ses plus belles surprises, alors que la ligne 2 est sortie de terre pour une section construite en hauteur. Pendant quatre ou cinq stations, le panorama qui s’offrait à mes yeux était grandiose. J’avais l’impression de vivre dans un rêve. C’était en fin de journée et le soleil baissait, ce qui permettait aux lumières de la ville de s’affirmer dans toute leur splendeur.
Rapidement, je suis devenu un adepte de ces promenades à métro dans les entrailles de Paris, où certaines lignes sont automatisées, et où il est possible de s’asseoir dans le nez du train avec l’impression qu’on en est le conducteur. Il y a aussi certaines lignes où l’on trouve des barrières anti-suicide. Un mur constitué de portes longe le quai, empêchant tout désespéré de se jeter devant le train qui approche, et lorsque celui-ci arrête, chacune de ses portes s’ouvre et ouvre du même coup celle qui se trouve sur le mur pour permettre aux gens d’entrer et de sortir de la rame de métro.
Vers la fin de mon voyage, je choisissais une ligne de métro au hasard, et j’allais vers l’une de ses extrémités. J’ai pu voir rapidement de cette manière quelques sections de la ville que je n’ai pas eu le temps de visiter plus en profondeur. Je me souviendrai cependant longtemps de celle qui a constitué mon dernier jour complet à Paris, alors que j’étais allé m’acheter quelques livres à la librairie FNAC avant d’emprunter la ligne 14 du métro pour aboutir à Créteil, dans le sud-est de la région parisienne.
C’était en fin d’après-midi, le samedi 13 octobre 2012. Il pleuvait des cordes, et après un nombre incalculable de stations souterraines, le métro est sorti de terre pour une finale de ligne au même niveau que le plancher des vaches, avec quelques stations à l’air libre. En quittant le train, j’ai entrepris de marcher un peu aux environs de cette station de bout de ligne, question d’y trouver un guichet automatique pour me retirer un peu d’argent, dont je n’aurai finalement pas besoin, puisque je l’ai changé en argent canadien 24 heures plus tard, en débarquant de l’avion. Mais après ce retrait, il me fallait soulager un besoin naturel et c’est à ce moment précis qu’est apparue à mes yeux une vespasienne comme on en retrouve à Paris, automatisée et payante. Pour un euro et demi, j’ai pu faire pipi dans une toilette qui était nettoyée à mon arrivée et qui s’est nettoyée d’elle-même aussitôt que je l’ai quittée pour revenir chez mon frère, avec mes trois livres, deux de Kerouac et un de Rabelais.
Quand l’avion et l’hébergement sont payés, Paris est une ville qui ne coûte pas si cher que ça et qui vous permet, grâce à son métro, de vous évader en tout temps et à peu de frais. J’ai hâte d’y retourner!

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