Blogue au thon, Paul Houde

Et si elle nous avait frappés, cette tempête solaire?

La manchette est passée un peu inaperçue cet été derrière les escapades carnavalesques de Paul Houde et le fait que TVA Sport plogue son statut de diffuseur officiel des rencontres de la Ligue nationale de hockey même pendant les diffusions de la Coupe du monde de macramé, mais elle a quand même attiré mon attention. En 2012, une exceptionnelle tempête solaire a évité de peu notre planète, et si cette dernière avait été sur sa trajectoire, les conséquences auraient pu être désastreuses à bien des égards.
Je me souviens de cette nuit de mars 1989 où le Québec était plongé dans le noir presque au grand complet en raison des bris subis par le réseau de transmission électrique d’Hydro-Québec suite à une tempête électromagnétique qui avait cependant offert un spectacle grandiose en termes d’aurores boréales. Cependant, il faisait -30 degrés dans mon Saint-David-de-Falardeau, et la mémoire collective des habitants de mon pays de bleuets était encore sensible à la grande crise d’épilepsie qu’avait eue le sol de la Réserve faunique des Laurentides, en début de soirée le 25 novembre précédent, faisant virevolter les sismographes du monde entier jusqu’au sixième degré de l’échelle de Charles Richter et faisant danser le tango aux édifices aussi loin que Thunder Bay, Toronto, Washington et Halifax. Ce n’était pas mon habitude de me réveiller la nuit à ce moment-ci, mais je l’avais fait. Ayant remarqué le noir ténébreux provoqué par la panne, j’ai pensé tout de suite qu’il y avait eu un autre tremblement de terre. — Il y a eu effectivement une réplique – séisme de faible intensité se produisant dans la zone d’épicentre de la convulsion principale résultant d’une démarche d’adaptation de la croûte terrestre aux réalignements provoqués par cette même convulsion quelques semaines auparavant — peu après le début de la panne, qui n’était aucunement reliée au phénomène sismique survenu à ce moment précis, fruit d’une simple coïncidence.
C’était le lundi du retour de la semaine de relâche, et cette panne électrique a eu le bénéfice de nous la faire prolonger d’une journée. Nous nous sommes réveillés en famille et avons déjeuné en écoutant CJMT 1420 AM pour en savoir plus sur cette panne électrique, qui s’est finalement résorbée vers les 11 heures du matin.
Bref, ce fut la seule fois de ma vie que les sautes d’humeur du Soleil ont eu une influence néfaste dans ma vie. Mais si cette tempête solaire dont la NASA nous a décrits l’ampleur nous avait frappés, semble-t-il que celle-ci nous aurait fait régresser de quelques décennies en une seule nuit, les réseaux d’électricité et de communication n’auraient fort probablement pas été capables de survivre à pareil assaut.
Je m’imagine un peu comment se serait passée ma vie ce matin-là. Pas d’électricité pour faire fonctionner les choses, pas de métro ni d’autobus ni train de banlieue, pas de radio à écouter. Pas d’internet qui marche ni de réseaux informatiques. Mon travail de caissier chez Renaud-Bray aurait été compromis comme bien d’autres emplois. Rapidement, un climat de panique se serait emparé de la collectivité. Les hypothèses les plus farfelues de tout ce chambardement auraient circulé, les péquistes auraient bien entendu blâmé le fédéral pour tout ça, pendant que les environnementalistes auraient mis ça sur le dos du réchauffement de la planète.
Bref, ça aurait été le bordel et la chose n’aurait eu rien de drôle, tellement que je suis content de savoir qu’elle ne s’est pas produite, même si c’est venu bien prêt d’arriver!
Pourquoi suis-je en train de vous discuter de ça pendant qu’un déluge laisse au mois d’août une saveur d’octobre? C’est que je suis dans un café où je dois me battre contre le serveur pour avoir accès à une connexion, chose que je n’ai pas réussi à faire au moment d’écrire ces mots, mais qui est sûrement déjà faite puisque vous êtes en train de les lire.
Imaginez un peu ma vie sans internet, obligé d’écrire mes trucs à la mitaine – ce que je fais parfois – avec un crayon et du papier. Je devrais même, à bien y penser, me chercher une bonne vieille dactylo, exactement comme quand j’avais huit ans. J’adorais tellement écrire avec ma dactylo que ma mère a fini par l’installer dans ma chambre.
N’ayant besoin d’aucun circuit électrique pour fonctionner, j’aurais pu continuer de m’en servir en cas de tempête solaire exceptionnelle.
Tout comme mon vélo!

1 réflexion au sujet de “Et si elle nous avait frappés, cette tempête solaire?”

  1. Cela fait des années que je pose la question à savoir si le réseau est capable d’encaisser un événement de Carrington (beaucoup plus puissant que la tempête de 1989). J’attends encore la réponse.

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