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La Belle au bois dormant des temps modernes

Prune, la belle chatte snob de mes parents (Source : collection personnelle)

Pourquoi écrire ? C’est probablement ainsi que je m’exprime le mieux.

Pourquoi le faire ici ? C’est la seule tribune qu’il me reste, où je peux le faire sans contrainte.

Pourquoi prendre le risque d’être impertinent ? C’est dans ma nature profonde. Je suis allergique au sérieux. Je me permets d’être ce que ça me tente d’être, d’autant plus que ça fait longtemps que je n’ai pas écrit en série. J’attendais le bon filon ; or celui-ci ne viendra jamais si je ne fais pas du débroussaillage dans mon esprit. Pour me racheter de cette erreur d’attendre quelque chose qui ne viendra pas d’elle-même sans effort, il me faut retrouver certains repères qui s’étaient étiolés avec le temps.

Voilà pour les explications…

Pour en revenir au sujet de ce billet, j’ai toujours profondément détesté les contes de fées et de princesses depuis ma plus tendre enfance. Une affaire de fille, me disais-je. J’aimais mieux mes affaires de garçon. Mes Tonkas, ma pelle, ma balle de baseball, mon toutou de Youppi, mon chandail des Nordiques.

Les châteaux et les cérémonies somptueuses m’ont paru dès le premier regard d’un ennui sans nom. C’est sans doute pour ça que je n’aime pas trop les mondanités.

Et que dire de ceux qui servent de prince charmant, ces hommes de belle apparence qui n’ont que ça comme attribut, et qui sont de pures lavettes quand on se donne la peine de les étudier plus sérieusement.

Très jolis, toujours bien vêtus, toujours obéissants. Des mecs qui me paraissaient aussi insignifiants que leur apparence.

La princesse qu’ils espéraient conquérir était toujours plus belle que la normale, avait des tas de prétendants prêts à toutes les bassesses pour espérer la conquérir. Elle m’apparaissait aussi moche que la lavette pour laquelle elle mouillait en rêvant à lui la nuit venue.

La fin de ces histoires était encore plus prévisible qu’ennuyeuse. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, permettant à travers leur progéniture que leur superficialité et leur insignifiance se propagent dans le futur comme du fumier dans un ventilateur.

Quand la maîtresse d’école — ou la monitrice de terrain de jeux, en été — nous racontait une histoire semblable, je décrochais volontiers dans mon univers personnel déjà en ébullition. À quoi bon entendre les histoires ennuyeuses écrites par d’autres livrées par des gens qui les rendent encore plus ennuyeuses ? Quand on sait déjà qu’on possède l’imagination pour se créer des histoires, se les raconter et les trouver meilleures que celles racontées par des gens qui n’ont rien de mieux à faire que de nous pousser à bailler aux corbeilles tellement ils les livrent d’une façon encore plus inintéressante, on ne se pose pas la question bien longtemps.

En plus d’avoir le pouvoir de se créer des histoires, on peut aussi faire de même avec une histoire déjà existante. Se l’approprier, la dénaturer totalement, question de lui donner un nouveau sens plus propre à ce que l’on aimerait en faire.

Ce que j’aimerais faire en débarquant dans un conte de fées où la princesse et sa lavette de prince dansent sur de la musique soporifique entourée d’une foule de péteux et de m’as-tu-vu, c’est de casser le party tel qu’il est et de le détourner vers une fin que personne jusqu’à ce moment précis n’avait vu venir, un peu comme si les Sex Pistols venaient interrompre une réception au Palais de Buckingham.

Fini la valse, place au rock. Fini le décorum et les conventions sociales, place au plaisir et à la débauche ! Fini l’impression de réalité à l’eau de rose, place à la vraie réalité, celle que l’on refuse de montrer dans ces histoires de pacotille.

J’ai beau le considérer comme une lavette, il a quand même belle apparence. Je n’ai plus qu’à lui faire des avances, et le voler à la princesse. La lavette m’aimera tellement qu’il ne voudra plus jamais rien savoir de la princesse, qui s’enfermera dans sa tour d’ivoire, avec un godemiché pour vivre par procuration la romance que je lui ai empêché de vivre avec son prince charmant.

Elle mourut seule et sans enfant, passant le reste de ses jours à regarder TVA tellement souvent que le logo de la chaîne apparait sur l’écran même une fois la télé fermée.

Voilà pour ma version de « La belle au bois dormant. »

Les histoires à l’eau de rose, très peu pour moi, sauf si c’est pour me permettre de mieux les détruire et de les réécrire à ma manière.

J’ai eu beaucoup de plaisir à le faire à l’intérieur de ce billet. Peut-être me paierai-je ce luxe dans mon premier roman ?

À suivre !

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