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Le grand vide au coeur du village

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Ce à quoi ressemblait l’espace jadis occupé par l’ancienne église de Saint-David-de-Falardeau, au matin du 5 juin 2016. Photo prise par l’auteur.

Je suis arrivé très tard jeudi soir, mais l’évidence frappe même dans l’obscurité. Le visage de mon village n’est déjà plus le même…

Dès le lendemain matin, une visite au village à la lumière du jour permettait de s’en rendre compte. Le phare n’est plus, le repère s’en est allé, laissant des amas de métal tordu, de monticules de terre et de briques cassées.

Quand l’église a été démolie, c’est un peu une partie de l’identité de mon village qui est disparue. On l’a prénommée en l’honneur de Saint-David, un ermite de Thessalonique, pour honorer le prénom d’un curé de Chicoutimi-Nord, l’abbé David Roussel, qui a facilité l’arrivée de colons sur le territoire de mon village, à la fin du dix-neuvième siècle.

Quant à la partie « Falardeau » du nom de mon village, c’est en raison du nom du comté sur lequel se sont établis, ce comté ayant été baptisé en l’honneur d’un des premiers grands peintres québécois, Antoine-Sébastien Falardeau, qui n’a probablement jamais mis les pieds de sa vie au Saguenay-Lac-St-Jean.

Mais de nos jours, ils sont bien peu les gens qui disent venir de Saint-David-de-Falardeau. Nous préférons tous dire qu’on vient de Falardeau, moi le premier. C’est vrai que c’est plus court à dire, mais peut-être négligeons-nous un peu une partie importante de l’identité de notre village en agissant ainsi…

Malgré tout, la vie paroissiale continue. Je suis allé à la messe du 24 décembre dernier, à la salle des Chevaliers de Colomb. Je suis allé à la messe du dimanche 5 juin dernier à la salle du Domaine des Pins.

Dans les deux cas, j’ai vu une population qui aime encore se réunir et partager les valeurs du christianisme. Même si je ne suis pas le plus grand pratiquant qui soit, je ne peux nier le fait d’avoir été élevé dans ces valeurs et aussi le fait que c’est d’abord à l’église de mon village que j’ai pu développer mes talents oratoires.

La vie paroissiale de mon village continue à faire preuve de détermination dans sa volonté à grandir pendant cette période où elle sera sans domicile fixe. Et une fois que le nouveau centre communautaire sera inauguré, elle trouvera enfin une niche permanente où elle pourra continuer de nous surprendre par sa vigueur.

La démolition de l’église n’aura dans le fond été qu’une étape dans un cycle perpétuel de renouvellement.

Comme quoi les ruines d’aujourd’hui sont les grains d’un meilleur renouveau…

 

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