« Quand j’vas être un bon gars
M’as gravir les échelons
M’as comprendre mon patron
M’as faire semblant
Qu’y est intéressant
L’argent va rentrer
Pas trop trop mais steady
Ma photo laminée
L’employé de l’année »
Extrait des paroles de la chanson « Le bon gars », écrite et chantée par Richard Desjardins, en 1990.
Pardonnez-moi ma récente période d’inactivité, car j’ai recommencé à travailler il y a ça presque deux mois.
Le chômage de Stephen Harper a fini par se terminer et le très peu de contrats de rédaction et de journalisme obtenus depuis un an ne m’a pas permis de bien en vivre. Rajoutez à tout ça tous ces retards accumulés dans les différentes factures du quotidien (cellulaire inactif et électricité, mes parents me paient internet jusqu’à ce que je puisse reprendre le relais, ce qui ne devrait trop tarder) et voici la réalité qui rattrape votre humble serviteur.
Cette première expérience de travail autonome à temps plein a plus ressemblé à une traversée du désert qu’à une découverte du Klondike. Cependant, je ne regrette rien. Ce n’est pas que le but n’était pas atteignable, c’est seulement la voie prise pour y accéder qui n’a pas mené au Klondike voulu. Mais ça faisait partie du risque.
Je retire malgré tout une grande fierté de cette aventure, car il n’y a que ceux qui n’essaient rien qui ne connaissent pas l’échec, sans oublier qu’il est aussi impératif de traverser des déserts – même plus souvent qu’à son tour – pour atteindre son Klondike.
Alors, on efface tout et on recommence du début.
Je travaille pour une entreprise de sécurité située en plein centre-ville de Montréal, tout proche du Centre Bell. J’éventre des sacs de plastique remplis d’argent en provenance de partout au Québec. Un travail manuel, pas trop stressant, qui paie quand même plus que de me faire chier sur la tête dans un dépanneur à vendre des cochonneries et à menacer de me faire perdre mon emploi si je n’ai pas proposé de vendre de la loterie au petit peuple qui passe par ma caisse.
Cela a certains avantages considérables. D’abord, je reprends peu à peu le contrôle de mes finances, car vivre avec à peine 1000 dollars par mois pendant un an m’a forcé à tricher à plus d’un égard pour éviter de me retrouver à la rue. Ensuite, je sors de mon quotidien rosemontois, car ça devient ennuyeux à la longue de ne travailler que depuis son salon. J’ai de magnifiques collègues de travail venant de partout, des Africains, des Haïtiens, des Arabes, des gens adorables et travaillants.
Je suis aussi syndiqué avec l’une des plus puissantes centrales syndicales qui soit, sauf que ça ne me donne pas l’intention pour autant de gravir les échelons et de rester à l’emploi de cet employeur pour le reste de ma vie active. Je fais mon temps, aussi long qu’il sera nécessaire de le faire, continuant mes activités en parallèle à cet emploi.
Je peux modifier mes disponibilités à ma guise, ce qui me laisse entrevoir que je pourrai être temps partiel si cela m’arrange un de ces jours. En attendant, je travaille presque chaque nuit, ce qui m’aidera à me renflouer à court terme.
En plus de tous ces paiements en retard que je dois rattraper, j’ai aussi une session d’automne à payer. J’arrive en fin de certificat en publicité et la suite des choses s’annonce passionnante.
La seule chose que je n’aime pas de mon travail, c’est qu’il est de nuit. Je finirai bien un jour par m’y habituer, sauf qu’avec un corps de presque 40 ans, celui-ci ne fait qu’à sa tête et il est pas mal têtu. Je finirai bien un jour par le dompter.
Malgré tout, ça me permet de me promener la nuit en plein centre-ville de Montréal, qui est si belle une fois la nuit amorcée.
Pendant mon travail, je réfléchis à ce que je pourrais vous écrire, ce qui inclut mes deux projets de roman. Ce n’est pas parce que je cesse momentanément d’écrire ici que mon cerveau cesse de fonctionner.
La prochaine chose que je vais vous soumettre ici sera une série de textes inspirés par ce quartier dans lequel j’habite depuis un peu plus d’un an, le vieux Rosemont. Ce sera un genre de bilan personnel de cette période et sur ce qui m’a permis de tomber amoureux de cet endroit au point de vouloir y passer encore un peu de ma vie.
Je vous donne un premier rendez-vous ici sur ce blogue pour la grande première, au courant de la prochaine semaine!