Blogue-au-thon II

Kerouac 1, Facebook 0.

Bon, je sais! Je n’écris plus autant que je devrais faire. Au moins, je le fais pour une bonne raison, même si cette raison n’est pas aussi bonne qu’elle devrait l’être, car je ne devrais pas cesser d’écrire pour autant, peu importe la raison.
J’ai mis ma plume au service de quelques médias, l’un me paie pour, mais l’autre non, puisque c’est du bénévolat communautaire qui sera quand même payant puisqu’il me permettra d’enrichir un portfolio d’articles journalistiques déjà publiés qui est plutôt mince. Mais qu’on me paie ou non pour écrire, je ressens la même satisfaction quand je termine un article, celle d’avoir accompli quelque chose de bien, de m’être dépassé, d’avoir fait quelque chose d’utile et d’être sorti de ma zone de confort, celle que me procure ce blogue où je peux écrire comme bon me semble, dire ce que je veux, le dire dans le ton et dans le nombre de mots que je choisis, sans m’imposer aucune autre limite que celle que l’infini de ma création peut procurer.
Mais à force de faire porter un habit sérieux à ma plume, elle ressent parfois le besoin d’enlever ces habits et de les troquer pour un jean et un t-shirt, uniquement parce qu’elle a envie d’être elle-même.
C’est un peu ce que je fais présentement. Je viens de livrer un article pour un média communautaire qui parle d’une coopérative brassicole qui va ouvrir bientôt dans le quartier et qui ne pourra pas le faire avant le printemps prochain pour toutes sortes de raisons administratives. On est à une semaine de Noël, il est presque une heure du matin, Josée DiStasio cuisine le chocolat dans mon Illico, me forçant à cesser d’écrire momentanément pour saliver un peu devant tant de talent culinaire.
J’ai pris la décision de sacrifier mon cellulaire, qui me coûtait beaucoup trop cher pour ce qu’il me rapportait. Cette facture de plus de 600 $ que je finirai un jour par rembourser m’est arrivée un peu comme un soulagement, car j’ai pu voir se poindre la fin de ce gouffre sans fond qu’est devenu l’achat de ce cellulaire en suivant une offre qui s’est avérée comme un véritable poison pour mon budget plus que réduit en cette période de chômage. Heureusement, j’ai une ligne téléphonique terrestre si l’on veut me rejoindre, ce qui a moins d’incidence sur mon budget. Je me sers de mon cellulaire seulement là où il y a du WiFi, et le réactiverai seulement quand mes finances le permettront, sur le réseau de mon bon ami Pierre-Karl Péladeau. Il ne s’agit que d’une dette, et celle-ci ne m’empêchera pas de vivre et d’avoir du plaisir, à l’instar des autres. Quelques contrats de plus et j’aurai repris le contrôle de la situation. Ce n’est certes pas plaisant, mais il y a pas mal pire que ça dans la vie…
En octobre dernier, je suis devenu l’ami Facebook d’un jeune franco-ontarien de 19 ans. Originaire de Kapuskasing, là où j’ai fait de la radio il y a dix ans, je me suis mis à discuter avec lui. Beau garçon, enjoué et intelligent, il vivait à Sudbury et avait plein de projets pour l’avenir, dont celui d’aller étudier en droit. Le genre de type qui semblait avoir tout pour lui. Il aimait beaucoup de mes publications sur Facebook et, sans trop que je comprenne pourquoi, il a cessé de le faire. Ça m’a pris quelque temps
à me rendre compte de la situation, et aussitôt que je m’en suis rendu compte, je suis allé sur le profil du jeune homme en question pour apprendre qu’il s’était enlevé la vie passé la mi-novembre.
Je n’étais pas un intime de ce jeune homme. Je n’ai pas voulu savoir par quel moyen et pour quelles raisons il avait posé ce geste aussi déchirant qu’irréversible, mais cela m’a secoué. Ce n’est pas la première fois que des histoires semblables de suicides de jeunes gens ayant tout pour eux arrivent à ma connaissance, mais chaque fois ça m’émeut et ça m’attriste comme si c’était la première fois que j’étais confronté à une histoire semblable. Je pense à la famille et aux amis de ce jeune homme très fort qui doivent vivre avec un trou noir qui leur ronge la conscience et avec qui ils devront un jour faire la paix tellement cette mort brutale les ébranle sans doute encore par la violence des questions sans réponses qu’elle laisse derrière elle.
Parlant de Facebook et de réseaux sociaux, j’ai effacé les applications Facebook et Twitter de mon cellulaire. Ça finissait par le ralentir, et je passais trop de temps là-dessus. Désormais, je n’irai à ces endroits virtuels qu’à l’aide d’un ordinateur. Mon plaisir d’y aller n’est que meilleur, car moins dilué par le fait que j’y suis trop longtemps, ce qui me laisse plus de temps pour lire.
Je me suis farci « Vanité de Duluoz », le dernier roman publié par Jack Kerouac avant sa mort. Dans ce livre, il se raconte pendant une période d’environ dix ans pendant laquelle il brille au football avant qu’une blessure ne le pousse à la retraite, son emploi dans les cuisines d’un bateau de l’armée américaine avec lequel il a voyagé jusqu’au Groenland, en Irlande et en Angleterre et qui se termine par la mort de son père d’un cancer, en 1946. Un long voyage de vie que Kerouac vous raconte un peu dans le même style spontané que je prends présentement, pendant que Josée DiStasio cuisine encore des trucs, qu’il est presque une heure et demie du matin, que je ne suis pas fatigué, que je ne travaille pas demain, car je travaille présentement en m’amusant à écrire dans le vide sans qu’on ne me paie encore pour le faire.
J’ai un autre roman de Kerouac en réserve dans ma pile de romans en attente. J’ai décidé de renouer avec Balzac, que je n’ai pas lu depuis des lunes même si je le considère comme une de mes influences majeures, m’étant mis à lire « La peau de chagrin ».
J’aimerais bien pouvoir lire aussi un autre roman de François Hertel, sauf qu’aucun de ses livres n’est disponible en librairie. Je devrai donc me déplacer à la bibliothèque pour le lire.
Hé misère! Pourquoi n’ouvrent-ils pas les bibliothèques la nuit? Ça me serait pratique maintenant!

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