Blogue-au-thon II

Vouloir se couper du monde

Difficile de rester insensible à ce qui s’est passé mercredi matin à Ottawa. Pour le reste de nos vies, on va se souvenir de ce qu’on faisait quand on a su ce qui se passait. Moi, j’étais couché au lit, écoutant Radio 9 et c’est lors du moment où Louis Lemieux et Caroline Proulx se sont relayés le micro que j’ai appris ce qui ce passait.
Dans tous les médias, peu importe lequel, tout ce qui était déjà prévu à ce moment précis était tombé à l’eau puisque toute l’attention était monopolisée par ce qui se tramait à Ottawa. Comme une télé-réalité dont on ne saurait prédire ni la durée, ni le déroulement, ni le dénouement, nous avons été bombardés de toutes sortes par une myriade d’information provenant de toutes sortes. De quoi nous garder sur le gros nerf pendant des heures.
À un moment de la journée où j’étais las d’entendre les mêmes affaires se répéter, j’ai décidé de fermer radio, télévision, ordinateur et cellulaire. J’ai mis mes écouteurs sur mes oreilles et ai mis mon iPod en lecture aléatoire. J’ai bougé mon dos endolori – maudit lumbago qui n’en finit plus de finir – et je suis sorti à l’extérieur de chez moi. J’ai marché jusqu’à un arrêt d’autobus et je n’ai écouté qu’une seule chose : de la musique.
De la musique que j’ai choisie en fonction de mes goûts, de la musique qui joue en boucle sans interruption publicitaire, de la musique sur laquelle je peux exercer un certain pouvoir, comme quand je n’ai pas envie d’entendre tel ou tel morceau, ou quand je décide d’en écouter un avant de laisser à mon bidule de reprendre sa lecture aléatoire.
Cela m’a fait du bien de faire une rupture avec cette laide réalité qui nous a tous explosé en plein visage en ce mercredi noir.
Bien entendu, tous les éditorialistes de nos médias noirciront du papier avec ça pour des jours et des jours, voire des semaines et des mois. Moi, je n’en ai pas envie. Je ne ferais que répéter dans le fond tout ce que vous aurez déjà vu ailleurs, dans le désintérêt le plus total de l’Univers et de ses habitants.
J’aime mieux vous parler de n’importe quoi. Ou de rien. Ou d’autre chose. Et de le faire à ma manière, de cette façon indescriptible qui fait que ce que vous lisez est du Jean Tremblay et non quelque chose qui pourrait être pondu par un autre que moi.
Je travaille pour être moi-même à travers ce que j’écris, ce qui me permettra de me démarquer, chose bien plus payante que de faire le petit mouton blanc qui se fond sans histoire dans son blanc troupeau sans faire trop de vagues.
C’est pour ça aussi que j’aime bien parfois me couper totalement du monde en fermant tout, ou presque. Ne m’en voulez pas si je ne réponds pas tout de suite à votre statut Facebook ou à votre dernier tweet, puisque celui-ci est peut-être tombé à un moment où j’ai déconnecté de cette pas toujours belle réalité qui nous est véhiculée par les médias.
À force de voir du gris partout, mon esprit se tanne et a besoin de se colorer un peu afin d’être trop teinté de cette morosité qui s’accompagne de chaque événement traumatisant comme celui qu’on vient de vivre. Il en est venu à faire de cette pratique un moyen de défense pour préserver la source de sa création pour lui permettre d’être féconde en tout temps, même quand ça va mal. Il n’a pas peur d’avoir l’air d’un bizarre ou d’un marginal, il s’assume tel qu’il est, se foutant bien de ce que tout le monde autour en pense. Il a son intégrité et est prêt à tout pour la maintenir, quel qu’en soit le prix. Bref, à l’image même de son propriétaire, celui qui laisse aller ses doigts sur le clavier de son ordinateur portable pendant que son premier ministre s’adresse à la nation, comme si le fait qu’il nous parle allait changer quoi que ce soit à la situation.
Tant mieux si je ne me suis pas laissé déranger par Stephen Harper, qui me prive temporairement de son chômage le temps que ses fonctionnaires analysent mes projets de travail autonome. Espérons que cela ne prendra pas trop de temps, car cela risque de me mettre dans le caca si ça dure trop longtemps. Et une fois que le lumbago sera guéri, je partirai à la recherche d’un emploi à temps partiel. Je veux toujours être travailleur autonome à temps plein, mais cela ne se fera pas sans sacrifice. Le chômage de Stephen n’est pas payant et je ne me sens pas très à l’aise à l’idée de vivre aux crochets des autres travailleurs le temps que mon projet se concrétise, ce qui ne se fait pas aussi vite que je l’espérais.

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