Blogue-au-thon II

La bolition du teste uniphorme de frança o ségep

Hein scie donc le menisse de les ducations, Ivre Bolduque-Letrouduc, pour raie ahvoir anvie des liminées le test uniphorme de frança ô ségep paske sé trop dur pour laid phiniçants due ségep, ki le poche dan zunto de 15%.
Lé jeûne ékrivent des jas ah ses mâles cum sa et fôdrè l’heur donné un diplom pareil. Dan ma vie de caisse yeah chez Renobré, scie vou savié le nonbre de cv ke gé ressu bourré de fôte. Jean né mi chépo komman dins poubels, mais si tu veu travailé danz unhe plasse ouke tu van la kulture pi ke tu ssépa ékrir la lang dent lakelle sa se fê, ress che vous.

Là-dessus s’achève mon ambition d’écrire deux feuillets dans un français charcuté comme un disque de Mariah Carey dans une émission de Claude Rajotte sur cette chose qui me semble beaucoup absurde et que je ne suis pas le seul à décrier publiquement. J’avais en effet envie d’écrire mon billet du jour entièrement dans cette manière que j’ai souvent vu chez des jeunes – en espérant que ce ne soit pas la majorité- lorsqu’ils s’expriment sur les réseaux sociaux et dans leur blogue.

Bien écrire sa langue, ce n’est pas faire preuve d’élitisme ni péter plus haut que le trou, c’est montrer qu’on est quelqu’un, c’est montrer qu’on a une culture, qu’on en est fier, qu’on a des racines, qu’on en est aussi fier. C’est signe qu’on a confiance en soi et ça inspire confiance, surtout quand on amène son curriculum vitae pour le montrer à un éventuel employeur.

Même si c’est pour travailler comme caissier dans un dépanneur, un curriculum vitae dans un bon français inspire confiance et améliore les chances de décrocher l’emploi désiré. Une chose élémentaire qui semble avoir été perdue, si je me fie à ce passé de caissier où j’en ai reçu, des c.v.

J’ai cru remarquer que le fait de faire des fautes à la douzaine semble hélas de plus en plus banalisé, voire même glorifié, comme si notre langue n’était pas un truc important. Mépriser sa langue, c’est se mépriser soi-même, c’est s’abaisser à un niveau inférieur, c’est accepter qu’on est un être inculte et cruche, ou du moins en montrer l’apparence quand on prétend plutôt être le contraire.

Cette recommandation d’abolir le test uniforme de français s’inscrit donc hélas dans cette tendance, où l’on veut se faire croire que le Québec produit de plus en plus de diplômés. Or, on n’élève pas une société en la nivelant par le bas, chose qu’ont faite bien des réformes en éducation depuis les vingt dernières années. Que le gouvernement en place soit péquiste ou libéral, cela ne change rien.

Je me souviens d’une entrevue qu’avait accordée Lucien Francoeur en 2001 à Richard Martineau, à l’époque où il écrivait dans le journal Voir. L’ex-chanteur du groupe Aut’Chose recyclé en professeur de littérature au cégep avait qualifié les réformes de régimes – il ne l’a pas dit dans ces mots précis, mais dans une forme qui s’apparente à celle que j’emprunte – de « power trips » que se font des fonctionnaires entre eux, bien en haut de ce Complexe G à Québec qui leur fait office de tour d’ivoire d’où ils sont éloignés de la réalité qui se passe sur le plancher des vaches, dans les salles de classes, avec des professeurs pris pour appliquer des réformes qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes.

Ça me rappelle un autre souvenir que j’ai vécu dans une vie antérieure, à l’Université du Québec à Chicoutimi, dans le temps où je pensais que je pourrais faire de moi un enseignant. J’avais quelques cours de pédagogie et mes professeurs non plus ne comprenaient pas ces réformes qu’ils devaient nous enseigner.

Si l’enseignement avait été ma réelle voie, je pense que j’aurais été un des professeurs les plus chiants de la terre en ce qui a trait à la qualité du français. Pour moi, c’est non négociable. Et fuck les réformes! Je me serais fait un plaisir de couler tout étudiant qui me remet un travail, même de qualité, s’il est bourré de fautes.

Ce qu’on apprend dans les cours de français, cela ne sert pas qu’à passer ses cours de français, ça sert pour la vie. Et si vous écrivez mal votre langue, ce sera votre problème. À vrai dire, pas tant que ça puisque ce sera celui d’une société qui, aveuglée par un désir de se faire croire qu’elle produit de plus en plus d’élèves qui réussissent, abaisse ses standards en donnant des diplômes à des gens qui ne les méritent pas.

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