D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dit que je viens de Falardeau. Je le disais à Chicoutimi, à Paris, à Montréal, au secondaire, au cégep, à l’université, en faisant de la radio, même que j’en ai déjà parlé en ondes à quelques occasions.
L’une des fois les plus mémorables où je l’ai fait a été lors de mon court séjour à l’antenne de Rock-Détente en Estrie, à l’été 2006. J’avais parlé de Falardeau dans une intervention entre deux chansons, et ma mère m’en a parlé quelques jours après, alors qu’un de ses clients de la cafétéria où elle travaille lui a parlé que sa sœur, qui demeure à Sherbrooke, m’a entendu parler du village sur les ondes estriennes.
Ainsi donc suis-je, fier de mes origines, fier de les affirmer. Je ne fais certes plus de radio, mais je continue de le faire à travers ma manière de m’exprimer, que ce soit à l’écrit ou d’une autre manière.
Dans ma vie de caissier de librairie, il m’arrivait souvent de voir des clients reconnaître l’accent propre de ma région, en me disant que je viens du lac Saint-Jean, insulte suprême pour quelqu’un qui vient du Saguenay. Non pas que les Saguenéens n’aiment pas leurs collègues Jeannois, mais chacun aime mieux être relié à son coin d’origine plutôt qu’à celui de son voisin de territoire, sauf que ce n’est pas écrit dans notre front si on vient du Saguenay ou du lac Saint-Jean, surtout si les gens reconnaissent notre accent à l’oreille.
Même après avoir fait de la radio pendant quelques années où j’ai du faire de la diction pour remettre mon accent régional à sa place, il en est toujours resté un petit peu dans ma façon de parler. Je me souviens même de m’être fait dire, une fois à mon école de radio, l’autre fois dans une entrevue pour un emploi de journaliste – que je n’ai pas eu – dans une station de Drummondville, de faire davantage de diction afin d’exterminer pour de bon toutes traces de cet accent si particulier.
Aujourd’hui, je persiste et signe encore, refusant qu’on me force à faire quoi que ce soit pour exterminer cette partie d’accent qui fait partie de ce que je suis, et qui démontre mes origines sans que je n’aie à faire d’effort pour le faire, cette chose se faisant d’elle-même à travers tout ce que je fais. Pourquoi me contraindre à être un mouton blanc qui se fond sans histoire dans le reste du troupeau, alors qu’il est beaucoup plus payant – quoi que risqué – d’être celui qui osera prendre une couleur différente pour mieux être remarqué et mieux se démarquer de ses congénères trop pareils les uns par rapport aux autres?
Je suis un Falardien. Je suis un Saguenéen. Et je suis fier d’être les deux à la fois, de porter un nom qui, à lui seul, révèle mes origines, même si un capoté de maire portant le même nom que moi sévit depuis trop longtemps à la tête de Saguenay, la plus grande ville de ma région. Ainsi suis-je, ainsi ai-je toujours été, ainsi serai-je toujours! Tant pis si ça déplaît, tant mieux si ça dérange…
Peu importe ce que je ferai, peu importe où j’irai, je serai toujours le petit gars de famille modeste qui a grandi dans le fond du rang 2, là où Péladeau n’a toujours pas encore envoyé son Vidéotron de câble, laissant ses habitants à la merci de Maman Bell, qui se retrouve ainsi en monopole de la télévision dans ce coin de ma lointaine contrée où j’ai grandi, où je suis devenu ce que je suis et envers qui je fais le devoir de la rendre fière de ce qu’elle a laissé en moi en lui renvoyant l’ascenseur de chaque façon qui me permet de le faire.
Ce matin, je me suis permis de voir une autre facette des beautés de mon village, puisque le mari d’une de mes cousines m’a invité à faire un tour d’hydravion avec lui. Nous sommes partis du lac Sébastien, un lac en longueur qui est un élargissement de la rivière Shipshaw, qui traverse une bonne partie du territoire de ma municipalité d’origine.
C’était un matin d’automne où brume et nuages régnaient en rois et maîtres, mais qui ne l’a pas fait assez pour nous empêcher, moi et mon pilote, d’avoir un panorama merveilleux, tel que jamais je n’ai eu la chance de le voir jusqu’à ce jour. L’expérience n’a duré qu’une demi-heure, mais celle-ci a laissé en moi des images qui resteront gravées pendant encore bien des demi-heures pendant le reste de mon existence.
J’ai immortalisé le tout en prenant des photos, et je vous invite à les voir en cliquant sur ce lien. J’aurais beau vous décrire tout ce que j’ai vu, mais je crois que les images parlent mieux que je ne pourrais jamais le faire…