J’ai toujours aimé revoir les endroits où j’ai fait de la radio jadis. Bien que je n’aie pas eu la chance de revenir à certains endroits, j’ai eu la chance de le faire à d’autres quand j’avais une voiture pour le faire.
Je me suis souvent promené dans le coin de Saint-Rémi et de Châteauguay, en Montérégie, où j’y ai vécu quelques pans de ma carrière radiophonique. Je me souviens des premiers locaux de CHOC-FM, à Saint-Rémi, situé dans un appartement miteux et mal décoré, où résonnait continuellement un écho qui se répercutait dans la qualité sonore de la voix des animateurs qui y travaillaient. Heureusement, la radio a déménagé dans des locaux bien mieux avec des équipements qui feraient rougir d’envie bien des stations en région bien moins équipées.
Quant à CHAI-FM de Châteauguay, je n’ai jamais remis les pieds à l’intérieur de la station, où j’ai animé pendant mon cours d’animation radiophonique. J’y ai fait des émissions à partir de la fin du mois d’août 2001 jusqu’à la mi-novembre de cette même année, et par la suite de février à août 2002, où j’étais responsable de l’animation du palmarès hebdomadaire. Je me levais chaque samedi matin vers six heures pour voyager en transport en commun jusqu’à la station de radio, un périple qui durait environ deux heures. Je demeurais à Longueuil, j’y prenais le métro jusqu’à la station Angrignon à Montréal où m’attendait un autobus qui m’amenait aux portes de ma station de radio, après avoir fait le tour des trois quarts de la ville de Châteauguay. La station de radio se trouve encore au même endroit, sur le boulevard Saint-Francis, dans un centre communautaire municipal, et elle est toujours dirigée par le même type, un homme dont plusieurs bénévoles animant à la station m’ont raconté des histoires d’horreur le concernant, cancans que je n’ai jamais crus puisque j’ai toujours eu une très bonne relation avec ce directeur, même après avoir quitté sa station pour une autre à Dolbeau-Mistassini, où j’allais être payé pour la première fois de ma vie à faire de la radio, chose que j’ai faite à cette station pour une période d’un an.
Comme Dolbeau-Mistassini est dans la région où j’ai grandi – je suis né à Loretteville, dans la région de Québec, ne l’oubliez pas! —, tout comme Alma, Jonquière et Chicoutimi, où j’ai aussi déjà fait de la radio, j’ai eu souvent la chance d’aller m’y promener en voiture. Même chose pour Sherbrooke, qui n’est pas dans ma région, mais qui est tout de même proche de Montréal, puisque le trajet entre les deux villes se fait approximativement en plus ou moins 90 minutes. Cependant, j’ai quitté Kapuskasing le mardi 8 mars 2005 et j’ai quitté Rivière-du-Loup le mardi 21 juin 2006, deux endroits que je n’ai jamais revisités depuis que j’en suis parti, deux endroits que j’ai adorés et qui m’ont marqué bien à leur façon.
Je me souviendrai toujours des levers et couchers du Soleil à Rivière-du-Loup que je pouvais contempler depuis le balcon de mon appartement, situé sur la côte Saint-Jacques, une rue très passante puisqu’elle fait partie de la route 132. Je me souviens aussi des hamburgers du restaurant L’Estaminet, de la poutine du Mini-putt, des clubs-sandwichs au homard que je pouvais manger sur la pointe de Rivière-du-Loup, là où arrive le traversier qui revient de Saint-Siméon le ventre rempli de voitures, de camions, d’autobus et de passagers, au terme d’une croisière de 90 minutes sur le fleuve Saint-Laurent, trop large à cet endroit pour qu’un pont puisse relier ses deux rives. Je suis nostalgique de la senteur de l’air sur le bord du fleuve, qui emplissait mes poumons lors de mes premières véritables randonnées à vélo, qui m’amenaient à Cacouna ou à Saint-Honoré, dans le Témiscouata, en suivant la magnifique piste cyclable du Petit-Témis.
Quant à Kapuskasing, elle n’est pas située le long d’un fleuve majestueux qui commence à prendre des allures de vaste mer là où elle se trouve. Kapuskasing se trouve le long d’une rivière du même nom, qui signifie « courbe dans la rivière », ce coude se trouvant là où la ville est établie, en plein cœur de la francophonie nord-ontarienne, à 500 kilomètres à l’ouest de Rouyn-Noranda. Ville de 8500 habitants à majorité francophone, cette cité est transpercée d’ouest en est par la route transcanadienne qui la relie au reste du continent. Je me souviens du ciel d’hiver, avec ces étoiles qu’on pouvait si bien observer, et du soleil du printemps qui se couche plus tard et qui est magnifique aussi à observer, même si les maringouins sont gros et nombreux. Je me souviens de la Saint-Jean, fêtée de façon énergique par cette population fière de ses origines francophones, fière de les affirmer et de les défendre pour que le français reste vivant dans cette province où l’anglais est la langue de la majorité.
Je me souviens de ces longues marches que je prenais, marchant le chemin Brunetville, le Cercle – en plein cœur du centre-ville de Kapuskasing – pour ensuite rejoindre le chemin du Gouvernement et le chemin Brunelle et une autre partie du chemin Brunetville avant de revenir chez moi, sur la rue Cherry, où je vivais dans le sous-sol d’une maison qui appartenait à un couple de gentils retraités.
J’espère pouvoir revenir en ces deux lieux bientôt, juste pour voir comment ils ont changé depuis mon départ de ces endroits qui m’ont aussi changé à certains égards.