Blogue au thon

J’aurais préféré qu’il pleuve

La météo ne s’annonçait pas très belle pour le défilé de la fierté gaie et je m’étais préparé en conséquence. J’étais prêt à me balader sur le boulevard René-Lévesque vêtu de ma veste bleu clair, souriant et enjoué, fier comme jamais de défier les éléments au nom de la fierté gaie parmi les braves comme moi qui seraient venus malgré les éléments.
Mais les choses ont changé. Un soleil frais accompagné de passages nuageux et d’une température tout de même agréable ont été présents au lieu de la pluie initialement prévue. Je n’ai donc pas eu à traîner ma veste bleue, laissée à la maison au profit d’un gilet des Royals de Kansas City – ma deuxième équipe de baseball préférée, après les défunts Expos – et de bermudas passés de mode depuis 2003 ou plus anciennement que ça. — Je ne roule pas sur l’or. Je fais des miracles avec les vêtements que j’ai. Si
vous saviez l’envie que j’ai parfois de prendre le contenu de ma garde-robe et d’y crisser le feu une fois pour toutes tellement je suis tanné de porter le même linge. Un beau jour, j’aurai de l’argent pour voyager et pour me payer du nouveau linge et celui que je porte actuellement – tout comme plein d’autres trucs – me rappellent que je me dois me botter le cul une fois pour toutes pour y parvenir. —
Malgré le soleil, j’aurais préféré qu’il pleuve. Pas un gros déluge de la mort, mais juste assez pour que ça nous importune un peu, juste pour nous rappeler que s’affirmer tel qu’on est se fait parfois contre vents et marées, en opposition parfois avec nos proches, nos familles et même nous-mêmes.
Mais qu’importe, j’ai quand même aimé mon défilé. Rien de plus extravagant que ce que j’ai pu voir les années précédentes, mais c’était tout de même coloré, festif et varié comme défilé. J’ai vu toutes sortes de monde en marchant le long du boulevard René-Lévesque, autant dans le défilé que parmi la foule nombreuse qui s’était déplacée pour y assister.
Pour s’y amuser, je vous recommande – si vous êtes un indécrottable solitaire comme moi – de vous promener dans le sens contraire de la parade, en le faisant parmi la foule. C’est là qu’on peut voir la plus grande variété de monde, plutôt que de rester assis – ou debout – sagement au même endroit, pendant que le soleil se charge de transformer chaque segment de chair que l’on expose à sa lumière en apparence de carapace de homard qui a eu la brillante idée d’aller se crisser dans une chaudière d’eau en totale ébullition.
On a eu droit à la présence de politiciens de tous horizons, qui ont laissé de côté les politicailleries pour faire front commun pour les droits des gais et lesbiennes. Tous les partis y étaient, sauf les cons-servateurs, comme à l’habitude! Tiens, quand j’aurai beaucoup d’argent, c’est une chose que je pourrais faire : louer un camion U-haul et y coller une affiche format géant de Stephen Harper, de sa reine Élizabeth II qui la fait bander la nuit et un portrait du logo des cons-servateurs, légèrement trafiqué pour qu’on se rende compte qu’il s’agit d’un canular et non d’une vraie initiative de ce parti pour qui j’ai voté en 2006 et 2008. Hé oui! J’étais con de même… Le Bloc Québécois ne me disait plus rien, alors que je ne pardonnerai jamais au libéraux fédéraux d’avoir crissé le Québec dehors de la Constitution canadienne en 1982. Comme le Nouveau Parti Démocratique était une blague en 2006 – ils n’ont même pas fait campagne au Québec! — et en 2008, j’ai voté Cons-servateurs lors de ces élections, avant de me rallier à la vague orange en 2011. D’ailleurs – tant qu’à faire un aparté politique — , je crois que Trudeau fils sera une bien plus grosse menace pour les néo-démocrates que les cons-servateurs – sauf à Québec – et les bloquistes, si le parti ne décide pas d’ici les élections d’imiter ses députés et de se quitter lui-même une fois pour toutes.
À ceux qui se questionnent sur la pertinence d’un tel défilé, je dirais qu’il sert à démontrer la vitalité et la variété qui règnent au sein de la communauté gaie. Il sert à montrer que nous sommes fiers des acquis des dernières années, mais aussi de la solidarité qui nous anime, car on sait qu’il reste encore du travail à faire, et que quelque part, ce sera toujours un éternel recommencement. Plusieurs pays oppriment encore leurs homosexuels, pendant que ceux d’ici sont parfois victimes de violence et de rejet. Il ne faut pas s’asseoir sur ses lauriers, et tant que ce qui a été nommé précédemment se produira encore, cela justifiera encore une fois la tenue d’une telle parade!

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