Texte que je devrais ne pas publier
Aujourd’hui, je prends une petite pause et laisse quelqu’un écrire à ma place sur ce blogue. Non pas que cette personne en ait eu l’intention, mais ce qu’elle m’a envoyé par courriel vaut la peine que je vous le partage. Bien entendu, tout nom d’individu – sauf le mien – et d’entreprise sera tu, question de m’éviter d’être poursuivi ou d’être sur une liste noire comme à cette époque où j’avais écrit dans La Presse une lettre sur la montréalisation et la vedettisation de la radio, lettre qui a mis fin à ma carrière d’animateur, pour le grand bien de l’humanité!
Avant d’aller plus loin, j’ai tenté de décrocher un emploi alimentaire en attendant de pouvoir toucher mon chômage en postulant à un poste « d’Agent service client (zzzzzz) ». Une demoiselle m’a rappelé quelques jours après pour une entrevue téléphonique qui s’est bien déroulée, et puis ce fut le silence radio total, ce qui m’a fait comprendre que selon toute évidence, la démarche n’irait pas plus loin. Tant pis pour eux et tant mieux pour moi! (Je vaux pas mal plus que cet emploi.)
Alors que je suis passé à autre chose, voici le contenu de ce message que j’ai reçu jeudi dernier, avec ma touche personnelle!
Cher(ère) Jean,
Vous recevez ce courriel, car vous avez postulé à l’un de nos postes via notre système de gestion des candidatures.
Nous vous remercions de votre intérêt au sein d’Entreprise de merde qui n’en vaut pas la peine exprimé par votre récente candidature au poste d’Agent(e), expérience client – 4055BRmachinchouettelaplotteatamérepipicacapoilmamavaginplotteplotteplotte. Nous sommes heureux d’avoir eu l’occasion de passer en revue vos plans et vos intérêts de carrière(zzzzzz) afin de déterminer de quelle façon ils pourraient répondre aux besoins de notre entreprise (Re-zzzzz).
Après avoir examiné attentivement votre demande ainsi que vos qualifications (faut que j’me réveille là?) , nous avons décidé, à ce stade, d’explorer d’autres candidatures. (Allez donc…) Nous pourrons toutefois examiner vos qualifications de nouveau si la situation évolue.(Ben oui! Ils disent tous ça… Vous croyez que j’ai une poignée dans le dos, bande de caves?)
Nous apprécions le temps et les efforts (zzzz) que vous avez consacré à remplir et à soumettre une demande de candidature. Votre profil demeurera dans notre base de données pour examen futur (Ben oui! Ils disent tous ça… Vous croyez que j’ai une pognée dans le dos, bande de caves?) , et nous vous invitons à poser votre candidature à d’autres postes pour lesquels vous êtes qualifié. (Non merci… J’ai une entreprise à lancer, des livres à écrire et plein d’autres trucs pas mal plus pertinents que répondre à vos mémères).
Une fois de plus, merci de votre intérêt envers les opportunités de carrière au sein d’Entreprise de merde qui n’en vaut pas la peine. Nous vous invitons à visiter notre site des carrières régulièrement et de poser votre candidature en ligne à un site internet quelconque.
Nous vous prions d’agréer l’expression de nos sentiments les meilleurs.
L’équipe des Ressources Humaines
Entreprise de merde qui n’en vaut pas la peine
(Ceci est un message automatique, veuillez ne pas répondre directement à ce message – Les messages ne sont pas distribuables et ne parviendront pas à l’équipe des Ressources Humaines de Entreprise de merde qui n’en vaut pas la peine).
Après avoir rajouté du mien dans cet envoi générique, je me suis même permis, pour votre grand plaisir – enfin, j’espère! – une riposte de mon cru!
Cher(e) machine incapable de réaliser que le prénom Jean est masculin dans la langue de Molière.
Permets-moi d’abord de te tutoyer, même si je ne te connais pas. Le tutoiement, on garde ça pour les proches, mais aussi pour ceux qui ne valent pas la peine qu’on les vouvoie, car il y a une forme de respect qui s’immisce dans le vouvoiement. Comme je n’ai aucun respect pour toi, tu peux faire ton deuil de mon vouvoiement.
Tu as eu le culot de m’écrire alors que je savais très bien que tu ne me rappellerais jamais.
Tu ne dois vraiment rien à faire de temps pour envoyer des inepties de la sorte. Vrai que tu dois être une machine, mais on ne sait jamais….
Tu ne sais pas quoi?. Je mérite mieux dans la vie que tu me paies pour être le zouf derrière un ordinateur qui ramasse les plaintes des mémères mal-baisées frustrées de ne pas avoir eu leur Publi-Sac.
Et que dire de ta prose politiquement correcte? Quelle disgrâce! Je me suis toujours dit qu’il vaut mieux se taire que se déshonorer. Tu devrais faire pareil, tant qu’à parler de même.
Tu penses vraiment que je te crois quand tu me dis que tu as apprécié le temps que j’ai perdu à répondre à ton questionnaire sur internet? Voir si une machine a des sentiments… Un être humain qui sait écrire ne commence pas une lettre destinée à un individu en indiquant son prénom en l’appelant cher(ère) quand on sait très bien que c’est un nom masculin!
Malgré tout, je suis un gars bien élevé, et, je te prie de recevoir ces salutations que tu te croies dues!
Bien à vous, cher(ère).