Blogue au thon

Ma liberté est ma solitude

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été un individu solitaire. Et je le suis encore! J’ai beau avoir presque 500 amis Facebook et plus de 1300 abonnés à mon compte Twitter, je suis un indécrottable solitaire, encore plus seul que jamais, à la limite de l’antisocial.
Mes vrais amis se comptent sur les doigts de la moitié d’une main, je les vois occasionnellement, sans plus, passant le plus clair de mes moments de vie dans la solitude la plus totale.
Je passe mes nuits avec ma solitude à un point tel que je me demande si ce n’est pas la seule entité qui s’intéresse à moi.
Je mange trois repas par jour en sa compagnie, cette amie qui ne me coûte pas trop cher quand je la faire manger.
Je pars avec elle à vélo, en jogging, en autobus. Même quand j’écris, je suis en sa compagnie. C’est ma plus fidèle lectrice!
Mais si jamais je devais mourir subitement, ce n’est pas elle qui va essayer de me réanimer ni même celle qui va appeler les secours. Elle va me laisser crever sans poser ni geste ni dire un mot. Elle me regardera crever et s’en ira d’elle-même d’où elle est venue, laissant mon cadavre dans la plus totale des indifférences.
J’ai bien essayé d’avoir plus de compagnie dans ma vie, mais j’ai toujours tenu à ma solitude parce qu’elle me procure une liberté totale que je devrais sacrifier si jamais je devais un jour former un couple avec quelqu’un, chose que je n’ai jamais eu la chance de vivre, même à mon âge avancé.
Je ne sais pas comment je réussirai à y parvenir, m’étant fait dire que cela arrive sans qu’on le cherche vraiment. Je suis déjà follement tombé amoureux de quelques-uns, mais chaque fois ce ne fût pas réciproque et mon petit cœur en a pris pour son rhume, me laissant dans la contrainte de continuer de partager ma vie et tout ce que j’ai et ce que je suis avec ma bonne vieille solitude.
Et si un jour ça marchait? Personnellement, j’aimerais bien juste pour savoir jusqu’à quel point cela peut transformer ma vie. Je suis donc prêt à ce que ça arrive, suffit d’un déclic. Il faut laisser faire le destin et non lui forcer la main. On peut le tenter, mais n’allez pas lui forcer la main, il vous remettra à sa place.
C’est ainsi donc que j’avance chaque jour de ce long voyage en solitaire qu’est ma vie, sachant qu’un beau jour quelqu’un m’accompagnera et me forcera à unir sa destinée à la mienne pour qu’on s’en crée une commune à nous deux pour le temps que durera ce parcours à deux.
S’il devait m’arriver quelque chose, cette personne ferait tout en son possible pour me sauver la vie, contrairement à la solitude, qui me laisserait crever comme un rat insignifiant dont l’univers entier n’a rien à foutre de la carcasse.
Je ne sais pas ni quand, ni comment ce changement tant désiré depuis toujours va se produire, mais je serais triste de mourir sans avoir vécu ne serait-ce qu’une fois ce que c’est. Je ne sais pas non plus qui voudra bien d’un éternel solitaire, lunatique, rêveur et résilient individu comme moi. C’est un mystère de la vie qui se résoudra de lui-même quand la surprise se révélera enfin à moi.
D’ici-là, je continue mon chemin en solitaire, solidaire avec ma solitude qui vit en solidarité réciproque avec moi, qui regarde dans la même direction que moi, qui ne regarde plus derrière, mais devant, sachant que chaque effort sera bientôt récompensé, ne cessant jamais de semer des graines à tout vent, ignorant dans quel genre de terreau elles atterriront et quel genre de plante en sortira, si quelque chose finit bien par en sortir, un de ces jours.
L’avantage d’être seul quand on écrit, c’est que personne d’autre que nous-mêmes ne nous dicte ce qu’on a à dire, même quand rien ne sort. Or, quand rien ne sort, il faut écrire quand même. Ne pas écrire équivaut à se taire, et se taire équivaut à mourir un peu. La résistance en solo est une tâche à laquelle je m’acquitte chaque jour, à chaque fois que mes doigts percutent les touches du clavier de mon ordinateur portable.
Cela finit par donner des affaires qui me surprennent moi-même et qui sortent parfois de façon différente à ce qui était prévu lors du début de la rédaction de chaque texte. Tant mieux si le lecteur partage le même sentiment!

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