Je n’aurais jamais pensé la chose possible un jour, mais je me suis laissé embarquer dans la frénésie collective provoquée par les performances en série du Canadien de Montréal. Moi, Jean Tremblay, indécrottable et irréductible Nordique depuis toujours, en train d’encourager cette équipe qui l’a souvent faite suer dans sa jeunesse et envers qui il a gardé une certaine rancune même après que son équipe ait sacré le camp au Colorado? Hé oui! J’en suis rendu là, les amis!
L’hiver a été merdique sur bien des points, et suivre le Canadien a permis d’oublier le tout pendant un certain temps. Et en attendant le jour du retour de mes Nordiques, apprendre à célébrer les victoires de l’ancien rival s’avère meilleur pour ma santé mentale que de toujours espérer leur défaite.
D’autant plus que le jour du retour de mes Nordiques n’est pas pour être demain, ni l’autre journée d’après, malgré tout ce qui a pu arriver et arrivera encore à des concessions moribondes en sol américain. Sans le dire ouvertement, Gary Bettman se câlisse solidement du marché de Québec. Trop petit, pas assez payant, même si les concessions canadiennes de sa ligue sont les plus rentables et permettent de faire vivre les autres situées dans des marchés où ça marche moins bien.
Je me permets une prédiction qui ne fera pas plaisir à mes lecteurs membres de la Nordiques Nation. (Quel nom horrible! Vous n’auriez pas pu vous appeler la Nation Nordique, à la francophone? N’oubliez pas que les Nordiques se sont battus pour avoir le droit d’annoncer uniquement en français en conformité avec la loi 101 et que le côté francophone de la concession faisait partie de ce qui la distinguait parmi les autres. M’enfin, je m’égare! Place à ma prédiction!) Québec ne sera pas de retour dans le giron de la Ligue Nationale de Hockey tant que Gary Bettman ou un américain seront à la tête de cette ligue, même si un magnifique Colisée est en train de se bâtir proche de celui dans lequel ont joué les premiers Nordiques, et qui peut toujours servir de domicile temporaire, juste au cas où…
Et justement, il est là le problème : juste au cas où… je me tromperais! Car j’espère bien être dans l’erreur. Mais je doute fort de me tromper ni à court, ni à moyen terme. Aucune expansion ni transfert de concession n’est envisagé pour le moment, et si ça devait être le cas, Bettman va préférer encore les marchés américains où le hockey est aussi populaire que le volleyball de plage l’est à Iqaluit.
J’espère toujours leur retour, mais je reste réaliste, sachant que ça peut aussi bien ne jamais se produire. En attendant, je crierai « Go Habs Go! » jusqu’à ce que les Glorieux se rendent au plus loin où ils pourront se rendre ce printemps, même si le premier match face aux Rangers a été un fiasco total.
Ne nous en faisons pas, car dans chaque victoire se trouve quelques défaites présentes pour nous rappeler que chaque quête est ponctuée de ces moments qui nous donnent parfois envie d’abandonner mais qui nous forcent à nous remettre en question pour avancer différemment pour atteindre les objectifs qu’on s’est fixés, coûte que coûte!