Nous avons l’un des hivers printemps parmi les plus moches qui soit, mais je réussis quand même à voir le tout d’un bon oeil, car il nous révèle que nous sommes tous faits forts d’une certaine façon.
Nous sommes faits forts car nous avons tous survécu au pire hiver à avoir frappé le pays en vingt ans.
Je m’en souviendrai longtemps de cet hiver, de son froid hargneux et tenace qui partait du pôle Nord pour passer du temps chez nous, comme si nous étions le Sud à ses yeux.
Je me souviendrai longtemps de ces records de froid battus à la tonne qui résonneront encore longtemps dans les annales météorologiques.
Je me souviendrai aussi du fait qu’il n’y a pas eu tant de neige que ça. Quelques bordées oui, mais on a déjà vu mieux.
Je me souviendrai longtemps qu’on a souvent entendu parler de vortex polaire, ce caprice atmosphérique circonstanciel qui nous amenait le froid brut en liaison directe du Pôle Nord.
Je me souviendrai de la peurologie médiatique autour de ce froid, comme si ça ne s’était jamais vu avant un hiver aussi froid.
Je me souviendrai jusqu’à quel point on ne se souvient plus des hivers du passé. Peut-être dans le fond n’étaient-ils que pas assez mordants. L’hiver 2013-2014 a au moins le mérite de nous avoir mordus assez fort pour qu’on s’en souvienne longtemps.
Justement, j’aimerais qu’on s’en souvienne de cet hiver, qu’on le fasse pour se rappeler qu’il y a des hivers pires que ceux que l’on traverse, comme celui qu’on a vécu en 2013-2014.
Car, à moins d’une malchance, ce genre d’hiver n’arrive pas deux ans de file. Et même si l’hiver prochain lui ressemblera, disons-nous que si nous avons survécu à l’hiver 2013-2014, nous sommes capables de survivre à bien d’autres hivers…