J’aime bien revoir à l’occasion le film de Denys Arcand, « Les Invasions Barbares », un de ces rares films qui vient encore me chercher aujourd’hui autant que lors de la première fois que je l’ai vu.
Ce qui vient me toucher dans ce chef-d’oeuvre du cinéma québécois, c’est le propos intemporel qui s’en dégage sur des choses comme la vie, l’amour et surtout la mort. À la fin du film, le personnage de Rémy meurt du cancer entouré des siens dans une scène qui s’avère comme un véritable plaidoyer en faveur du suicide assisté, chaque être cher entourant Rémy lui injectant une dose d’héroïne avant de lui faire une dernière accolade avant le grand départ.
Cette scène m’a fait penser à ce que j’ai vécu au printemps 2000. Hospitalité suite à un accident de la route, j’ai été placé dans la même chambre qu’un vieillard atteint de la maladie d’Alzheimer. Je me souviens des membres de sa famille venant le visiter, ressentant leur désarroi devant l’évidence que seule la mort pouvait libérer cet homme de la maladie qui le frappait.
Je suis convaincu qu’à l’instar du personnage joué par Rémy Girard, ce vieil homme aurait aimé avoir d’abord la lucidité de choisir de partir, pour que la mort puisse le libérer de sa maladie quand il l’aurait décidé, une fois qu’il aura vu les siens pour la dernière fois.
À partir du moment où la mort est la seule issue, je me demande à quoi ça sert de s’acharner à soigner des gens qui veulent en finir avec une maladie qui aura raison d’eux de toute façon. La vie est une fête, alors tâchons de permettre à ceux qui désirent la terminer en beauté de connaître une mort aussi belle que la vie.