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Début d’un manuscrit en trois actes que j’aimerais proposer à un éditeur

J’écris même quand je n’écris pas.  Ce n’est pas parce que rien ne s’écrit ici qu’il ne se passe rien dans ma tête.  Ça grouille tellement dans cette caboche que 24 heures ne lui suffisent pas dans une seule journée.  Il m’arrive souvent de gribouiller des trucs avec du papier et un crayon, un tas d’ébauches qui me permettront d’accoucher d’une oeuvre digne de ce nom, ou du moins lui permettre de commencer son assemblage.Voici le début d’un manuscrit en trois actes, chacun relié avec un événement marquant de mon parcours radiophonique (sauf le troisième, plus récent).  L’écriture de ce truc encore inachevé est sur la glace pour le moment.  Question de me botter le derrière, j’ai décidé de vous faire lire les trois premiers feuillets du premier acte.  Soyez libres de m’en dire ce que vous en pensez, simplement en commentant à la fin du texte ou encore en me rejoignant via les différents réseaux sociaux sur lesquels je suis actif.  Bonne lecture!

 

« Une fois de plus, nos valises cabossées s’empilaient sur le trottoir; on avait du chemin devant nous. Mais qu’importe : la route, c’est la vie. »

  • Jack Kerouac (1922-1969),

    extrait de « Sur la route »

Vendredi 8 octobre 2004. Ce jour-là est le premier d’une courte période de vacances à l’intérieur de laquelle je quitte Kapuskasing, dans le nord de l’Ontario, à 500 kilomètres à l’ouest de Rouyn-Noranda, où je demeure depuis la mi-avril précédente, le temps de passer un peu de temps dans ce Saguenay-Lac-Saint-Jean de mon enfance et de mon adolescence. Le lendemain, le 9 octobre, avait lieu une soirée de retrouvailles coïncidant avec le dixième anniversaire de la fin de mon cours secondaire. J’allais retrouver à l’Hôtel le Montagnais de Chicoutimi tous mes anciens camarades de cinquième secondaire de l’École Secondaire Charles-Gravel de Chicoutimi-Nord dans la même salle où, le 2 juin 1994, nous avions tenu notre bal de finissants.

J’ai quitté Kapuskasing vers 4h30 en compagnie d’un couple de l’endroit qui allait à Ottawa. Ils m’avaient offert un transport et devaient me laisser à la gare d’autobus locale. De là, j’avais prévu sauter dans le premier autocar disponible vers Montréal où j’avais prévu avoir assez de temps pour me présenter au bureau d’une compagnie de covoiturage dans le but de m’y acheter une carte de membre et ensuite réserver pour le premier départ possible vers Chicoutimi, question d’y arriver le plus vite possible à moindre coût.

Nous roulions depuis déjà neuf heures et nous étions sur le point d’arriver à destination selon l’horaire prévu. Le parcours s’était déroulé sans anicroche jusqu’à ce moment précis où l’imprévu a frappé. Mes hôtes conduisaient une fourgonnette Dodge munie d’une caravane transportant un VTT. Aux environs d’Arnprior, un pneu de cette caravane sdégonfle, nous contraignant à nous arrêter sur le bord de la route transcanadienne. Nous étions à l’aube d’une fin de semaine de trois jours, le lundi suivant étant le lundi d’Action de Grâce, et un dernier relent estival rendait ce vendredi ensoleillé exaltant. Comme attendre les secours en compagnie de mes hôtes aurait été fatal pour mon plan d’origine, j’ai pris la décision de leur faire faux bond et de me rendre à Ottawa par mes propres moyens, utilisant mon pouce pour y parvenir sans trop que je n’aie confiance en ce moyen. Je n’avais aucune marge de manœuvre. Il me fallait prendre une décision maintenant sinon je risquais de ne pas arriver à temps pour mes retrouvailles.

Deux routes transcanadiennes permettent de traverser l’Ontario de bord en bord. La route 11 débute à Rainy River, en bordure de la frontière américaine dans l’état du Minnesota et va rejoindre une autre route, la 17, dans le petit village de Shabaqua Corners. La 17, quant à elle, débute à la frontière du Manitoba et arrive à Shabaqua Corners en traversant le nord-ouest de l’Ontario via les villes de Kenora et de Dryden. La 11 et la 17 s’unissent à Shabaqua Corners pour ne former qu’un seul ruban d’asphalte sur une distance de 140 kilomètres pendant lesquels on traverse Thunder Bay avant de longer la rive nord du Lac Supérieur jusqu’à Nipigon, là où les deux routes se divisent pour se poursuivre chacune de manière indépendante. La 11 va vers le nord jusqu’à la rive sud-est du Lac Nipigon avant de tourner vers l’est en passant par le cœur de la francophonie nord-ontarienne et les villes de Hearst, Kapuskasing, Smooth Rock Falls et Cochrane, où la route tourne ensuite vers le sud jusqu’à North Bay en traversant le Témiscamingue ontarien, lui aussi très francophone. Quant à la route 17, elle continue de longer la rive nord du Lac Supérieur en empruntant un parcours sinueux que les camionneurs préfèrent éviter dans la mesure du possible en passant plus au nord sur la route 11, plus linéaire et mieux construite. La 17 quitte Nipigon et se rend à Sault-Sainte-Marie en passant par Wawa pour ensuite obliquer vers l’est en traversant Sudbury, capitale du nickel et berceau du drapeau franco-ontarien – qui se résume en une moité verte pour signifier l’été, une autre moitié blanche pour l’hiver, la partie verte étant décoré d’une fleur de lys pour souligner l’appartenance à la francophonie alors que la partie blanche est ornée d’une trille, l’emblème floral de l’Ontario – . La 17 continue ensuite vers North Bay, où elle rencontre à nouveau la 11. Les deux routes se chevauchent à nouveau sur quelques kilomètres à l’intérieur de la ville avant qu’elles ne se redivisent à nouveau. La 11 continue quant à elle vers le sud jusqu’à Barrie, presque entièrement en autoroute à quatre voies divisées, avant de prendre fin avec un échangeur sur l’autoroute 400 qui permet de rejoindre Toronto. Quant à la 17, elle se poursuit en direction est pour rejoindre à Mattawa la rivière des Outaouais pour ensuite la longer via Pembroke et la base militaire de Petawawa. Le point où je faisais du pouce en ce vendredi d’avant congé de l’Action de Grâce se trouvait à quelques kilomètres de l’endroit où elle prend fin en se transformant en autoroute 417 qui permet de rejoindre Ottawa avant de traverser le cœur de la francophonie est-ontarienne via Casselmann pour ensuite devenir l’autoroute 40 une fois la frontière québécoise traversée, à la hauteur de Pointe-Fortune. Les automobilistes roulent en grand nombre et en grande vitesse en ce vendredi ensoleillé. Je m’installe au bord de la route. Le soleil et la chaleur me frappent comme si nous étions encore en juillet et je montre mon pouce en espérant que celui-ci attirera l’attention d’un bon samaritain. Après une dizaine de minutes, je vois arriver mon hôte d’infortune, venu me rembourser les 60$ que j’avais défrayé pour le transport, en acceptant de payer un plein d’essence en cours de route. J’étais content de ravoir cet argent, car je n’avais aucune idée de ce que me risquaient de me coûter les conséquences de cet incident. Après avoir salué mon conducteur et son épouse et les avoir remercié du transport, je me suis réinstallé le long du chemin et j’ai recommencé aussitôt à poucer. Les voitures passaient en coup de vent devant moi et il y en avait tellement que ça ne vaut pas la peine de les compter. L’intensité du trafic était telle que je doutais même de mes chances d’attirer l’attention d’un bon samaritain. Mais il ne fallait pas abandonner! J’ai chassé toute pensée négative de mon esprit et quinze minutes plus tard, lors d’une brève accalmie dans le trafic, une Honda Civic s’arrête en bordure de la route et son conducteur me fait signe de monter à bord avec mon bordel.

La voiture japonaise était conduite par un homme légèrement plus vieux que moi, et qui se dirigeait vers l’aéroport d’Ottawa pour y prendre un vol vers Halifax. Nous avons causé tout au long de la demi-heure de route que nous avons passés au bout de laquelle il m’a laissé à une station Shell située proche de l’aéroport d’Ottawa. J’ai remercié le bon samaritain en lui offrant 20$, qu’il s’est empressé de refuser avant de me saluer une dernière fois, de me souhaiter bonne chance et de prendre le cap de l’aéroport. Mon plan d’origine ne tenait déjà plus la route, car j’avais estimé être sur le point d’arriver à Montréal à ce moment précis. Or, je n’étais même pas parti encore d’Ottawa et je n’étais pas rendu non plus à l’endroit d’où j’avais prévu partir vers Montréal.

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À suivre un moment donné….

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