Ça devait avoir lieu le 31 décembre 1999. Ça aurait du avoir lieu avant ça aussi, à quelques dizaines d’occasions. Finalement, ça ne s’est pas produit. On s’est réessayé le 6 juin 2006 et voilà que la prochaine échéance du monde dans laquelle nous vivons est le 21 décembre prochain, date que les Mayas auraient marqué dans leurs écrits comme la fin d’une sorte de cycle.
Je peux vous dire sans me tromper que le 21 décembre prochain les magasins seront remplis de clients empressés de faire leurs achats de Noël, que rien d’extraordinaire ne marquera cette journée et que le temps des fêtes passera comme il passe à chaque fois à ce temps-ci de l’année.
Pourtant la peur de la fin du monde semble bien présente et nous avons pu le constater encore au cours des derniers jours. Il n’a fallu qu’un séisme au large de la Colombie-Britannique se produise à un moment où un ouragan que l’on anticipait dévastateur – il le fut, mais pas autant que prévu – menaçait le nord-est des États-Unis, et Bingo! ça cancannait sur les réseaux sociaux alors que j’ai souvent vu des gens se demander si ce n’était pas le début de la fin du monde.
Si c’est pour rassurer les cordes-à-linge naïves, dites-vous que la Colombie-Britannique se trouve au carrefour de trois plaques tectoniques, et qu’il y a constamment de l’activité géologique dans cette région. Ce n’est pas la première fois qu’un séisme de magnitude supérieure à 7 frappe cet endroit, même que la chose est plutôt fréquente. Lorsqu’un pareil séisme frappe, la croûte terrestre dans la région de l’épicentre doit s’ajuster à la nouvelle configuration engendrée par la secousse, ce qui en provoque d’autres de moindre importance, que l’on appelle « répliques ». Plusieurs ont été enregistrées depuis le choc de samedi dernier, même qu’une de magnitude 5 sur l’échelle de Richter a été enregistrée pendant la rédaction de ce texte.
Ce n’est pas non plus la première fois que l’on voit un ouragan choir dans les environs de New York. Depuis que la ville existe, c’est arrivé à 84 reprises qu’un ouragan ou une tempête subtropicale ou tropicale frappe la région du Big Apple. Et on en a vu de bien plus puissants que Sandy ébranler la Statue de la Liberté. Hazel en 1954, Agnes en 1972, Gloria en 1985, les exemples pleuvent à mesure que l’on se donne la peine de remonter l’histoire qui finit par faire mentir les journalistes qui veulent nous faire croire que Sandy est le premier ouragan à agir ainsi.
Bien que la tempête ait causé beaucoup de dégâts dans les états de New York et du New Jersey, je crois qu’on est bien loin de la catastrophe anticipée, du « Frankenstorm »historique. Sandy fut un ouragan plutôt banal qui a causé des dommages importants certes, mais ce n’est rien comparé à ce qui a déjà été vu précédemment, Katrina en 2005 par exemple.
Si ça semble plus gros que ce que c’est, c’est en grande partie parce que ça a frappé immédiatement un pôle médiatique majeur. New York, c’est gros et c’est peuplé d’à peu près le même nombre d’habitants que notre bon vieux Canada. New York, c’est là où plusieurs chaînes de télé ont leur siège social et un ouragan qui la frappe, ça fait saliver leurs proprios. Ça amène du contenu qui attire un auditoire que tentent de rejoindre les entreprises désireuses d’y vendre leur produit. Et en plus, ça se passe dans leur cour! Pas besoin de payer de déplacements à des journalistes à l’autre bout du monde.
Ça m’a fait penser un peu au printemps érable et ses carrés rouges. Les principales manifestations quotidiennes ont eu lieu à Montréal et on bénéficié d’une couverture médiatique vaste. Mais si ça avait eu lieu plutôt à Rimouski, à Chicoutimi ou à Val-d’Or, en aurait-il été ainsi? Ben non voyons! Les régions, yark! C’est tellement mieux à Montréal, ça ne coûte pas cher à produire car il n’y a pas de déplacement très long à faire. Mais bon, je sens que je radote et que je m’égare un peu de mon sujet.
Le séisme et l’ouragan des derniers jours sont deux phénomènes indépendants qui n’ont aucune conséquence l’un sur l’autre et vice-versa. Leur simultanéité ne tient que du hasard et n’est aucunement annonciatrice de quelque fin du monde que ce soit.
Juste pour le fun, j’ai envie de mettre ma main sur le poêle et de vous dire quand et comment aura lieu la fin du monde. Celle-ci se produira à un moment que personne ne saura prédire avec exactitude, pas même moi, ni même Jojo Savard, Nostradamus ou les Mayas. Cela résultera de quelque chose d’une ampleur si gigantesque qu’il sera impossible de s’en sauver, même si on se nomme Paul Desmarais et qu’on demeure en réclusion dans un luxueux château à Sagard. Ça pourrait être provoqué par un phénomène astronomique inédit, comme la collision avec une comète ou autre chose dont mes faibles connaissances ne sauraient prédire la nature. Mais il se pourrait aussi que ce soit l’homme lui-même qui l’amorce cette fin du monde, simplement avec un conflit armé qui dégénérerait trop rapidement vers le nucléaire.
Qu’on aime ça ou non, elle va arriver un jour cette fin du monde. Tout a un début et tout a une fin. S’il n’y avait pas eu de fin du monde précédemment, nous vivrions sans doute en compagnie de dinosaures. Une grande extinction est arrivée, presque toutes les espèces vivantes d’un seul coup ont été rayées de la carte, mais la vie a pu malgré tout s’accrocher et reprendre le dessus après quelques millions d’années, comme quoi même si on pense que c’est fini, ça ne l’est jamais vraiment, même qu’à la longue ça finit toujours par l’emporter et prendre le dessus. Après notre fin du monde, la Terre va exister encore, mais cette fois-ci nous ferons partie peut-être de son passé si aucun d’entre nous survit au phénomène.
Quoiqu’il en soit, je nous souhaite à tous de ne pas la voir de notre vivant, cette fin du monde!