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Il faudrait bien que j’écrive un peu

J’écris parfois pour me botter le derrière même si je pense que je n’ai rien à dire, même qu’à force de laisser mes doigts pianoter sur le clavier de mon vieil ordinateur portable je réussis parfois à trouver des choses à raconter.
C’est un besoin que je ressens, à l’intérieur duquel je réussis à me prouver que je suis vivant, que mes neurones fonctionnent comme je m’attends à ce qu’elles le fassent, et que le résultat de la réaction en chaîne de leurs interactions peuvent donner quelque chose de potable, quelque chose qui intéresse, j’ose espérer!
J’entendais hier matin à la radio mon collègue falardien Réjean Tremblay, le plus célèbre rejeton de mon Falardeau de village, raconter jusqu’à quel point l’écriture pour lui était libératrice. Il parlait à Paul Arcand de son expérience d’écrire un roman qui lui donnait beaucoup moins de contraintes que lorsqu’il écrivait une série, pouvant faire tout ce qu’il voulait faire à ses personnages sans se soucier des obligations contractuelles des acteurs qui doivent les jouer au cinéma ou à la télévision. Il qualifiait aussi l’écriture comme un cadeau qu’il se faisait.
J’écoutais ça et ça m’a interpellé. Et si je procédais de la même façon, d’écrire comme pour me faire un cadeau? Ça ne coûte pas un sou, seulement un peu d’inspiration suffit. Et quand elle n’est pas au rendez-vous, il ne suffit que d’écrire un peu quand même et elle revient tout d’un coup, presque comme par enchantement.
Le meilleur moyen de s’assurer de la présence de l’inspiration demeure d’alimenter son esprit le mieux possible, de toutes les façons inimaginables, en lisant, en voyageant, en bougeant, en vivant des choses, les plus diversifiées possibles.
Je reviens d’un voyage de deux semaines à Paris. C’était la première fois de ma vie que je partais si loin et si longtemps de chez moi, et je le faisais également en avion, moi qui ne l’avait jamais pris de ma vie, moi qui est pourtant fasciné par les avions depuis ma plus tendre enfance.
Ce voyage fut inspirant au maximum et m’a donné du jus pour quelques affaires que j’écris sur papier, car malgré les progrès technologiques, j’adore encore écrire sur papier. Quand on écrit sur papier, on est seuls avec nos idées sans que personne ne vienne nous déranger sur Facebook.
J’avais quelques idées pour un texte dont je vous annonçais la parution sur ce blogue pour les prochains jours. Or, je crois que j’ai fait une erreur en vous annonçant tout de suite une date de parution alors que le tout n’est même pas achevé. J’ai compris que je ne rendais pas service à mes « oeuvres » en promettant des dates de parution alors que je ne sais même pas si je suis à la moitié de ce que j’ai écrit.
Ces idées, je les avais en tête avant de partir mais le papier ne les a rencontrées que lorsque j’ai acheté un petit cahier dans une librairie de Paris. J’ai par la suite trimbalé ce cahier un peu partout dans la Ville-Lumière pour y écrire tout ce qui me passait par la tête. Lors du vol de retour, j’avais amené quelques livres et mon cahier pour m’occuper. Je n’ai pas lu, mais beaucoup écrit. J’ai commencé à écrire peu de temps après que moi et les autres passagers eurent enfin été desservis des détritus laissés par le repas. Entre le moment où celui-ci a été complété et ce moment où nous avions été desservis a été marqué par la traversée d’une zone de ces turbulences qui avaient de quoi effrayer le passager-néophyte que je suis mais qui n’étaient aucunement menaçantes pour l’avion dans lequel j’étais, qui n’a ni ralenti sa course, ni perdu d’altitude après avoir été brassés de la sorte par les vents soufflant en haute altitude. Le pilote braqua son appareil vers un léger virage à gauche qui s’apparente un peu aux changements de voie que l’on fait sur l’autoroute pour quitter une voie sur laquelle le trafic roule un peu trop lentement à notre goût. Le reste du vol a été sans histoire, et mon petit récit – dont le sujet se trouve dans un billet précédent – a pu continuer à être écrit pendant que l’avion complétait sa traversée de l’Atlantique.
L’atterrissage fut mémorable. Il y avait une de ces tempêtes de pluie sur Montréal, et lorsque l’avion a commencé sa descente le nuage était si épais vu de l’intérieur que même les ailes semblaient être devenues invisibles pour les passagers. Nous savions le sol approcher, mais on ne le voyait pas au fur et à mesure que l’altitude de notre Boeing 747-400 diminuait. Et comme par magie, les nuages se sont déchirés pour nous laisser voir le sol quelques secondes avant que notre coucou bleu azur ne touche une piste détrempée pour un atterrissage dont je me souviendrai encore longtemps.
Ce voyage a été un cadeau que j’ai apprécié, et je n’attendrai pas un autre 36 ans avant de m’en payer un nouveau. En attendant, je me fais cadeau en écrivant et je vous fait cadeau de ce que ça donne, en espérant que ça finisse par me mener ailleurs que cette caisse de librairie où je suis depuis déjà un peu trop longtemps à mon goût.

1 réflexion au sujet de “Il faudrait bien que j’écrive un peu”

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