J’habite dans le comté de Mont-Royal, un comté de la partie centre-ouest de l’île de Montréal. Créé en 1973, ce comté n’a élu au provincial que des libéraux, et rien n’indique que cela changera le 4 septembre prochain.
Ici, on ne voit pas de pancarte électorale du Parti Québécois, qui semble ne pas trop intéressé à la course – et cela a eu un impact sur mon choix final. – On en voit quelques unes de Québec Solidaire et même d’Option Nationale, mais elles sont petites et plutôt discrètes.
Les libéraux sont les plus visibles. Même s’ils savent que la circonscription leur est pratiquement acquise, ils font quand même campagne de façon active, comme s’il y avait des chances que le comté passe à un autre parti.
Cet autre parti, c’est la CAQ. Presque aussi présente en pancartes que le PLQ, la CAQ voit ses pancartes moins vandalisées que celles du candidat Pierre Arcand, sur lesquelles bien des massacres ont été commis, sous la forme de barbouillages de son visage et/ou d’écriture de termes pas très flatteurs pour quelconque politicien que ce soit.
En me promenant dans Mont-Royal, j’ai vu que le PLQ avait recouvert quelques unes de ses pancartes d’un autocollant sur lequel se retrouve une déclaration de Pierre Arcand indiquant qu’il n’acceptera jamais l’intimidation.
Monsieur Arcand a raison. On a beau ne pas être du même avis que lui ou le parti qu’il représente, il ne faut pas oublier qu’il a autant le droit que quiconque d’exprimer son idéal politique et d’inciter les gens à voter pour lui. Monsieur Arcand n’a pas eu mon vote – j’ai voté par anticipation – mais s’il gagne dans son comté, il sera quand même mon député car la majorité des gens de mon comté l’auront voulu ainsi et je me rallierai à cette majorité, peu importe qui sera élu. Après tout, ne vivons nous pas en démocratie?
Ce qu’on voit sur les pancartes n’est pourtant rien comparé à ce qu’on voit sur internet.
De tous les bords, de tous les côtés, ça se crie des noms, ça se traite des pires péchés, tout ça dans le plus grand mépris de l’intelligence des électeurs. Ça va être beau le 5 septembre au matin…
Peu importe qui sera élu la veille, peu importe si le parti vainqueur dirigera un gouvernement majoritaire ou minoritaire, la vie va continuer comme elle continuait la journée d’avant, la semaine d’avant, l’année d’avant, etc.. Tout le monde devra continuer à vivre ensemble, en espérant que les excès des uns n’auront pas créé de rancune chez les autres.
Il y en aura qui ne toucheront plus à terre, l’euphorie de la victoire aidant, alors que d’autres auront le caquet bas, l’amertume et l’ampleur de la défaite se faisant sentir.
Nous pensons tous de manière différente selon nos valeurs, selon ce que nous sommes. Personne ne pense pareil, personne ne pense mieux qu’un autre.
Malheureusement, j’ai souvent vu des gens affirmer, par leurs diverses déclarations, soit qu’ils l’ont oublié ou encore qu’ils n’en sont pas conscients.
Il n’y a rien que je trouve plus insultant que le holligan d’un parti qui rabaisse celui qui ose en encourager un autre. Personne ne sort gagnant de ce jeu, sauf le cynisme envers la classe politique.
Autre chose qui alimente le cynisme – et même l’abstention – à mon humble avis, cette triste tendance à dire que voter pour tel parti – la CAQ par exemple – c’est voter pour un autre – PQ, PLQ ou léniniste-marxiste ou autre – .
Moi, j’ai une seule chose à vous dire à ce sujet : voter pour un parti, peu importe lequel, c’est voter pour une vision qu’on aimerait avoir pour cette société dans laquelle nous sommes membre et pour laquelle on veut le meilleur présent et l’avenir le plus prometteur qui soit.
Voter pour un parti, peu importe lequel, ce n’est pas seulement adopter une idéologie, mais aussi une façon d’exprimer qu’on aime sa patrie assez pour qu’on veuille unir notre voix à celle de tous les autres électeurs qui, eux aussi, exprimeront leur volonté et leur amour pour leur patrie à travers l’urne.
Pour certains, l’ennemi à abattre le 4 septembre prochain sera un parti en particulier. J’estime de mon côté que l’ennemi à abattre sera plutôt le faible taux de participation de 57% atteint en 2008. Nous avons tellement peu souvent la chance de nous exprimer collectivement. Pour une fois que nous pouvons le faire, nous n’avons pas les moyens de rater cette opportunité.
En 2008, le faible taux de participation avait marqué l’histoire. Pour le Québec, faisons en sorte qu’en 2012 le taux de participation marque aussi l’histoire, mais cette fois-ci pour une raison beaucoup plus honorable.
La chance est là. Profitons-en!