Nous avons vraiment un bel été. Beau, chaud, peut-être un peu humide mais il faut bien qu’il ait un défaut après tout, cet été. Outre les Olympiques d’été qui viennent de se terminer, l’un des feuilletons parmi les plus intéressants à suivre fut celui du retour ou non de la LNH à l’ombre du Château Frontenac.
Jamais l’actualité politique et municipale d’une municipalité de l’Arizona n’a suscité autant de passions ici au Québec, à presque 5000 kilomètres de distance, le moindre rebondissement pouvant faire croire à une foule d’amateurs aussi sensibles qu’excités que le retour de leur Nordiques – et des miens je dois l’avouer – était pour bientôt.
Or, rien de tout ça ne s’est produit, malgré les dates d’échéances. Et comme ce fut le cas lors de cette interminable série, date d’échéance s’est avérée synonyme de date de déchéance d’espoirs et d’illusions pour ceux qui croyaient que la LNH allait tirer la plogue en Arizona afin d’expédier à Québec par Purolator les Coyotes moribonds et mal-aimés qui prêchent dans le désert – dans tous les sens du terme – depuis 1996.
Cette interminable saga nous prouve que nous connaissons absolument rien au hockey, que celui-ci est viable dans le désert, que les gens de l’Arizona en sont maniaques bien plus que nous, pauvres Québécois que nous sommes, las d’encourager des Canadiens à qui un peu de compétition ne ferait pas de torts.
Bien entendu, je parle avec un œil bettmanien, un œil pro-américain, un œil aveuglé par l’espoir de profit dans une région assez grande pour le permettre, mais qui aime le hockey autant qu’on aime le volleyball de plage à Iqaluit. Toujours selon la logique bettmanienne, je crois que je devrais même suivre l’exemple des Coyotes et opérer un club de volleyball de plage professionnel à Iqaluit, là où le mercure ne monte qu’à 11 degrés le jour en juillet. Trop froid pour que ça réussisse?? N’oubliez pas que l’aréna des Coyotes a été construite dans le désert, là où les températures dépassent les 35 degrés quotidiennement. Après tout, si Bettman s’entête à y garder ses Coyotes, je peux toujours finir par avoir raison de faire de même avec mon club de volleyball de plage à Iqaluit.
Je sais, j’exagère et je caricature mais à peine. De toute façon, il y a quelque chose qui préoccupe encore plus les amateurs de hockey par les temps qui court, le genre de chose qui fait que l’on ne se demande plus s’il y aura du hockey à Québec, Phoenix ou à Gregoire Mills l’an prochain, mais bel et bien s’il y aura du hockey tout court l’hiver prochain.
L’actuelle convention collective entre les joueurs et la LNH expire le 15 septembre prochain et Gary Bettman veut qu’une nouvelle soit ratifiée avant cette date sinon pas de hockey pour un petit bout, même que ça se peut qu’il n’y ait pas de hockey du tout pendant un an, comme on a déjà vu dans le passé.
Je ne serais même pas surpris que cela arrive. L’Association des Joueurs de la LNH s’est munie de la même artillerie lourde qui a permis aux joueurs de baseball d’obtenir parmi les meilleures conditions de travail du sport professionnel en la personne de Donald Fehr, ce même individu qui a planté le premier clou dans le cercueil des Expos en 1994, quand l’équipe était la meilleure de toutes au moment où la grève a été déclenchée et qui a forcé l’annulation du reste de la saison et des séries d’après-saison.
Bettman a un égo démesuré, Fehr aussi. Les deux se parlent toujours et si ça dégénère en conflit – qui vient avec autant de subtilité qu’un éléphant marchant dans une boutique de porcelaines chinoises – celui-ci risque d’être long en ti-péché.
Ce sera tant mieux pour les ligues junior et autres ligues semi-pro de Chevaliers de Colomb qui pourront séduire des amateurs qui sortiront enfin de chez eux, RDS leur ayant montré que la vie est beaucoup trop courte pour perdre du temps à se taper des reprises des meilleurs affrontements de la saison 1983-1984 entre le Canadien et les Whalers de Hartford – dont je m’ennuie, aimant beaucoup leur chandail vert – .
Si l’été que nous avons est long et agréable, notre hiver risque de paraître encore plus long sans hockey. Amateurs de hockey, préparons-nous au pire! Trouvons-nous de quoi pour remplacer notre sport national en conflit de travail. J’opterai pour le macramé de compétition. Et vous??