Le retour – ou non – d’une équipe de hockey professionnelle dans la ville du merle à baume suscite encore beaucoup d’espoirs et de cancans sur les réseaux sociaux. En tant qu’orphelin nordique depuis 1995, je vous avoue bien candidement que le phénomène m’intéresse, compte tenu de tout ce qui se passe avec cette équipe de l’Arizona qui pourrait bien redonner vie au bleu chandail fleurdelysé aussi tôt qu’en septembre prochain, si aucun conflit de travail ne paralyse les activités normales de la LNH d’ici là.
Décidément, les plus fervents croyants à un retour prochain du hockey à Québec s’accrochent à toutes sortes de choses qui ont de quoi surprendre pour garder leur espoir en vie, l’une d’elles étant cette manie de surveiller les allées et les départs d’un petit aéroport de Teterboro, au New Jersey.
Teterboro est sans doute la localité du New Jersey qui compte le moins d’habitants, étant seulement peuplée de 18 résidents permanents. Malgré sa petitesse, cette micro-agglomération a quelques atouts qui ne sont pas négligeables : elle a un petit aéroport et elle se trouve tout près de la ville de New York.
L’aéroport de Teterboro comporte deux pistes et est fréquemment employé par des gens d’affaires se déplaçant en jet privé. Selon les cancans que j’ai pu lire, semble-t-il que Gary Bettman aime bien se servir de cet aéroport, chose qui vaudrait la peine d’être vérifiée.
L’année dernière, des amateurs de hockey de Winnipeg ont remarqué en suivant les vols d’avions sur internet qu’il y avait un trafic inhabituel de jets privés entre leur ville et Teterboro. Ils en sont vite venus à la conclusion que quelque chose se tramait pour leur ville. Ils ont fini par avoir raison, les Trashers d’Atlanta ayant été transféré dans la ville où les nuits sont longues après une douzaine de saisons en Georgie où l’équipe n’a jamais réussi à s’enraciner de manière solide.
Les amateurs de la ville du merle à baume parmi les plus actifs à cancanner sur les réseaux sociaux se sont donc dits que de surveiller le trafic de l’aéroport de Teterboro pourrait être un bon signe d’un éventuel transfert de franchise dans leur ville. Et voilà que mystérieusement toutes sortes de choses se mettent à circuler lorsqu’ils découvrent que des vols entre Teterboro et Québec ou Montréal se déroulent sans savoir si ces vols ont comme passagers Gary Bettman ou Pierre-Karl Péladeau – autre chose intéressante à vérifier.
C’est le vrai jeu du téléphone arabe qui se produit à la vitesse grand V, et les réseaux sociaux sont un terrain relativement fertile où n’importe quelle bribe d’information – vraie ou fausse – peut provoquer le feu en un rien de temps.
Des rumeurs de conférence de presse au Colisée de Québec ont beaucoup circulé ces derniers jours, la plus récente faisant état que la chose pourrait avoir lieu ce jeudi-même. Bien entendu, le tout a vite été démenti comme toute autre rumeur abondant dans le même sens par le passé.
L’attente de la grande nouvelle est donc condamnée à se poursuivre encore pendant un certain temps dont bien peu peuvent prévoir la durée. La montagne accouchera-t-elle d’un coyote bleu fleurdelysé? D’une souris? Ou n’accouchera-t-elle finalement pas? Le mystère demeure entier.
Comme tout le monde, je sais que le hockey de la LNH fera un retour à Québec tôt ou tard, même plus tôt que tard, malgré le fait que la construction d’un nouvel amphithéâtre moderne ne soit pas encore commencée.
Québec est la seule ville capable dans l’immédiat d’accueillir une équipe de la LNH avec son Colisée qui, bien que désuet, s’avère une roue de secours tout de même fort respectable dans les circonstances en attendant la livraison du nouvel amphithéâtre, car il s’est déjà vu des domiciles temporaires beaucoup plus rudimentaires dans la LNH pour héberger des équipes en attente d’un édifice plus moderne.
Souvenez-vous des Sénateurs d’Ottawa qui ont partagé le minuscule Centre Civique d’Ottawa avec les 67’s de la Ligue Junior de l’Ontario de 1992 jusqu’à l’ouverture de la Place Banque Scotia en janvier 1996.
Souvenez-vous des Hurricanes de la Caroline qui ont joué leur deux premières saisons après leur transfert du Connecticut dans une ville de fond de campagne nommée Greensboro, où de très faibles assistances étaient enregistrées. Je me souviens d’avoir regardé un match du Canadien à TQS en direct de Greensboro et le lieu manquait tellement d’ambiance que je peux dire sans me tromper qu’il y avait plus d’ambiance au Centre Georges-Vézina de Chicoutimi lors d’un match de catégorie novice disputé le samedi matin à 7h30 que lors d’un match des Hurricanes à Greensboro.
Souvenez-vous des Sharks de San Jose qui ont disputé leurs deux premières saisons dans le minuscule Cow Palace de Daly City, capable d’accueillir à peine 10 000 spectateurs avant d’emménager dans leur véritable ville, située pourtant à 70 kilomètres de leur lieu d’hébergement temporaire.
Le Lightning de Tampa Bay a eu lui deux domiciles temporaires. La première saison de l’équipe, en 1992-1993, a été disputée au Expo Hall de Lakeland, à 60 kilomètres de Tampa Bay. À peine 10 000 personnes pouvaient s’y entasser pour y voir le Lightning et la prestation-éclair de Manon Rhéaume.
Tampa Bay avait construit un stade couvert de baseball dans le but d’y accueillir une équipe de baseball majeur, chose qui est venue bien proche d’aboutir en 1993 lorsque des hommes d’affaires locaux ont acheté les Giants de San Francisco afin de les y déménager. Le baseball majeur s’est toutefois opposé à la transaction et tout est tombé à l’eau. Comme le stade ne servait à rien, le Lightning de Tampa Bay décida d’y élire domicile le temps que son véritable domicile soit construit, et le stade fut rebaptisé « Thunderdome ». De 1993 à 1996, le Lightning a joué dans l’amphithéâtre qui pouvait accueillir le plus de spectateurs dans la LNH, avec presque 30 000 gradins. Le record de la plus grosse assistance jamais enregistrée lors d’un match éliminatoire de la LNH appartient d’ailleurs au Lightning, ayant attiré une foule de 28 183 spectateurs le 23 avril 1996, subissant la défaite aux mains des Flyers de Philadelphie lors de la première qualification de l’histoire de l’équipe aux séries de la Coupe Stanley.
Le St-Pete’s Times Forum a été inauguré à temps pour la saison 1996-1997, alors que le Thunderdome a retrouvé sa vocation initiale de stade de baseball. Désormais baptisé « Tropicana Field », le stade sert de domicile aux Rays de Tampa Bay depuis leurs débuts, en 1998.
Pour en revenir au hockey, il faut reconnaître que de toutes les villes désireuses d’héberger les moribonds Coyotes, Québec est la seule qui est capable de le faire dans l’immédiat et n’attend plus que la grande annonce.
Je vais me risquer une petite prévision concernant cette dernière : celle-ci s’organisera dans le plus grand des catiminis et tout le monde sera convoqué à la grande conférence de presse à une ou deux heures d’avis. Tout est probablement déjà joué en coulisses, il ne manquerait plus qu’un simple déclic pour enclencher tout le reste.
Mais cela ne demeure qu’une prédiction basée sur pas grand chose et qui ne vaut probablement pas grand chose elle non plus.
D’ici là, ne soyez pas surpris de voir toute rumeur se faire démentir à la vitesse de l’éclair comme c’est le cas présentement.
En attendant, go Nordiques!!