Je me souviens quand j’étais jeune, dans mon rang 2 natal à St-David-de-Falardeau, il y avait une dactylo dans ma chambre.
Ma mère l’y avait mise car elle avait remarqué que j’aimais bien m’amuser avec cette machine à fabriquer des mots. Quand elle avait le dos tourné, je prenais n’importe quel papier, l’insérait derrière le rouleau de la machine et le faisait rouler pour qu’enfin la feuille arrive vers le devant de la machine.
Ensuite, je laissais aller mes doigts sur le clavier au gré de ma fantaisie selon l’inspiration du moment. J’aimais beaucoup le bruit que faisaient les touches en frappant le ruban d’encre de même que la petite sonnette qui me rappelait que j’arrivais en fin de ligne.
Ce que j’aimais aussi de cette machine issue d’une autre époque, c’est l’intimité qu’elle créait avec ce qu’on écrit, ce petit quelque chose qui fait qu’il existe un lien entre l’homme et sa création littéraire que rien ne peut déranger, même le fait qu’il fallait avoir du correcteur liquide près de soi pour réparer nos erreurs de frappe.
La technologie a malheureusement évolué, greffant à ma machine un écran et des fils dont elle n’avait pourtant pas besoin pour être efficace. Même si je n’ai plus besoin de « Liquid Paper » pour corriger mes fautes, je suis nostalgique quand même de la dactylo dans ma chambre.
Au moins en écrivant avec elle, les tentations d’internet ne pouvaient pas me déranger car elles n’existaient pas.
Un beau jour, je m’achèterai une bonne vieille dactylo qui me permettra d’écrire librement comme quand j’étais enfant.
Et oui, moi aussi j’avais la mienne dans ma chambre et cela parce que j’étudiais en secrétariat et j’en avais besoin pour me pratiquer et devenir une des meilleurs au clavier. Aujourd’hui je fais du 71 mots/minute. Je me rappelle aussi le temps où j’étudiais la sténographie qui permettait de faire de la prise de notes rapide. Cela est disparu avec l’arrivée des dictaphones. Pourtant, encore aujourd’hui nos patrons nous demandent d’être efficace et de faire de la prise de notes rapide. Combien, je paierais pour reprendre mes cours!…